Plusieurs millions d’années d’évolution ont permis de forger un système adaptatif permettant d’assurer l’apport d’énergie nécessaire à la survie de tout organisme. Une multitude de signaux hormonaux et nerveux sont intégrés au niveau de l’hypothalamus et du tronc cérébral, et participent en permanence à la maintenance de l’homéostasie énergétique. À cette régulation, s’ajoute la composante hédonique et motivationnelle de la prise alimentaire dont l’encodage est assuré par des circuits neuronaux du système mésolimbique dopaminergique (SMD). La prise de nourriture est l’aboutissement d’une séquence comportementale complexe qui résulte de l’intégration au niveau central des signaux métaboliques de faim et de satiété, mais également des propriétés organoleptiques de la nourriture, tel le goût et l’odeur, ainsi que des facteurs émotionnels, tels que le stress ou l’anxiété, au niveau du SMD. Ainsi, certains paramètres du comportement alimentaire de type compulsif présentent des similitudes avec les conduites addictives associées à l’utilisation de drogues d’abus.

Several billion years of evolution were needed to create an adaptive mechanism to insure the proper energy intake required for the survival of any organism. A plethora of hormonal and nervous signals are integrated at the level of the hypothalamus and the brainstem and participate to the regulation of energy homeostasis. The motivational and hedonic aspect of food intake comes in addition to the homeostatic regulation and primarily encoded by the neuronal network of the mesolimbic dopaminergic system (MDS). The action of feeding is the result of a complex behavioral sequence resulting from the integration, at the central level, of metabolic signal of hunger and satiety but also of organoleptic properties of food, such as taste and odors together with emotional factors including stress and anxiety. Hence, some feeding behavior alteration including bulimia and compulsive intake may have common features with addictive behavior associated with drug of abuse.