Les auteurs présentent une étude originale effectuée par des internes DES. Cette étude prospective analyse les données épidémiologiques concernant les patients qui se sont présentés en urgence au service d'ORL du CHU de Strasbourg.

Cette étude a porté sur une période de 7 mois, du 1 ^er décembre 1999 au 30 juin 2000. L'interne était de garde sur place. Les patients pouvaient être adressés par le Service d'Accueil des Urgences (SAU), un médecin généraliste, un autre service hospitalier ou venaient d'eux-mêmes. Treize critères ont fait l'objet d'une analyse : données administratives (état civil du consultant avec son nom, prénom, sexe et date de naissance), informations statistiques (date et heure de consultation) et données médicales (motif de consultation et diagnostic évoqué, traitement institué, nécessité d'hospitaliser le patient et/ou de le convoquer pour un examen ultérieur, existence d'une consultation antérieure pour le même motif, notion d'urgence avec 3 degrés).

147 gardes ont été retenues après analyse des données. 8,4 patients ont été examinés en moyenne par garde, ce qui représentait un total de 1 237 patients. Cette activité de garde correspondait à 26,5 % de l'activité de consultation du service. 58 % étaient de sexe masculin et l'âge moyen de 31,8 ans. Dans 53 % des cas, l'interne a estimé qu'il n'avait pas à gérer une situation relevant d'une urgence. La moitié des patients venaient d'eux-mêmes à la consultation sans y être envoyés par un confrère. La nécessité d'une consultation urgente était réelle lorsque le patient était adressé par le médecin généraliste et le Service d'Accueil des Urgences. Les 5 pathologies les plus courantes étaient l'otite moyenne aiguë et/ou chronique, l'épistaxis, l'angine, le vertige et les plaies de la face.

Plus de la moitié de la pathologie traitée ne relevait pas de soins urgents en secteur spécialisé. Cette analyse permet d'aborder la relation étroite entre l'offre et la demande de soins médicaux spécialisés. Le fait que l'interne d'ORL soit de garde sur place influence fortement l'orientation du patient vers ce service. Il serait intéressant de renouveler cette étude depuis que la garde a été transformée en astreinte opérationnelle comme dans la quasi-totalité des services d'ORL des CHU de France, et d'en apprécier l'impact sur la prise en charge des patients ainsi que sur l'activité générale du service.

We present an original study about ENT resident activity in an emergency ENT clinic.

The emergency unit's activity was analyzed over a seven-month period from December 1, 1999 to June 30, 2000. ENT residents reported patient age, gender, duration of consultation, symptoms, and care delivered as well as the level of emergency and referral (general practitioner, emergency unit, other clinic, direct).

A total of 147 emergency days were analyzed. During the study period, 1237 patients were examined, representing 8.4 patients per day and 26.5% of the ENT clinic outpatient activity. Mean patient age was 31.8 years; 58% of the patient were male. Most of the cases did not correspond to true emergencies (53%). Half of the patients were not referred by a general practitioner. Emergency care was more justified when the patients were referred by a general practitioner or another emergency unit. The predominant pathological situations managed were acute external and middle ear otitis, epistaxis, angina, vertigo, and facial injuries.

Over half of the patients came to the emergency clinic spontaneously, presenting minor problems. These data can be explained by the fact that residents are permanently present at the ENT emergency clinic. It would be interesting to conduct a similar study in ENT emergency care units where the resident is not permanently present.