Décrire la technique et évaluer la toxicité, les séquelles et les résultats de l'exérèse chirurgicale par voie trans-faciale des cancers du cavum classés T4N0.

Une étude rétrospective a été menée sur 18 dossiers de patients opérés entre janvier 1993 et octobre 2000. Il s'agissait de sujets non répondeurs à une chimiothérapie néoadjuvante (3 cas), d'échecs après chimio-radiothérapie (6 cas), ou de patients opérés d'emblée du fait du caractère volumineux et ostéolytique de la lésion (2 cas) ou de sa nature histologique (7 cas).

Les névralgies symptomatiques préopératoires (8 cas) furent très sensiblement diminuées (4 cas) voire annihilées (3 cas). L'ophtalmoplégie notée chez 3 patients disparut après l'intervention dans 2 cas et après la radiothérapie consécutive dans le troisième cas. Le suivi moyen des patients est de 31,8 mois. Quatre sont décédés dont un de métastases viscérales 4 ans après traitement et malgré un contrôle local. Un patient est vivant avec métastases. Les 13 autres (72,2 %) sont vivants sans récidive avec un recul moyen de 35,6 mois (extrêmes de 6 à 77 mois).

Le caractère hétérogène de l'échantillon ne permet pas de tirer de conclusions carcinologiques. Mais la survie à moyen terme de 4 des 5 patients en échec thérapeutique de même que celles des ceux opérés pour des tumeurs réputées peu radio-sensibles sont à considérer. On soulignera de même la faible toxicité induite en regard des techniques de ré-irradiation.

La stratégie décrite apparaît peu toxique et capable dans des situations sélectionnées un contrôle tumoral à moyen terme satisfaisant. Sa place reste à évaluer dans l'algorithme thérapeutique de ces tumeurs de très mauvais pronostic.

To describe the technique and evaluate postoperative sequelae and results of transfacial surgical removal of T4N0 nasopharyngeal malignant neoplasms.

Eighteen cases of surgically-treated nasopharyngeal cancers, managed between january 1993 and october 2000, were retrospectively studied. Three patients were non-responders to neoadjuvant chemotherapy, 6 suffered local recurrence following standard treatment and 7 were operated first either because of a huge and osteolytic tumor or because of an uncommon histolopathology.

Preoperative Vth nerve neuralgia (8 cases) was alleviated (4 cases) or cured (3 cases). At the time of diagnosis, ophthalmoplegia was observed in 3 cases. It disappeared postoperatively in 2 cases and after following radiation therapy in one. Median follow-up of the series was of 31.8 mths. Four patients were died of disease; one of them from distant metastases 4 years post-surgery. One patient is alive with distant metastases. The 13 last (72.2%) are alive without disease with a 35.6 mths median follow-up (6-77 mths).

This short and heterogeneous series cannot lead to any evidence-based conclusion. But mid-term free-of-disease survival of 4 of the 5 patients suffering local recurrence and of patients presenting with so-called non-radiation-sensitive tumors is to be considered. In comparison with the high risk of neurological sequels following reirradiation, absence of specific toxicity of surgery observed in this series is to be underlined.

In selected cases surgical treatment does not demonstrate any toxicity and is able to offer mid-term local control of the disease. Its role is to be evaluated further before inclusion in the therapeutic algorithm of these very bad prognosis-associated tumors.