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Actualités de l’épidémiologie et du rôle pathogène des corynébactéries - 16/02/08

Doi : ANTI-09-2006-8-3-1294-5501-101019-200604432 

P. Riegel

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Actualités de l’épidémiologie et du rôle pathogène des corynébactéries

Les corynébactéries sont des bacilles à Gram positif dont le point commun est une morphologie irrégulière en opposition aux genres « réguliers » Bacillus, Lactobacillus et Listeria. Ces bactéries sont cependant très hétérogènes concernant leur métabolisme respiratoire, ainsi que leur habitat et leur pouvoir pathogène. Des études taxonomiques ont récemment permis de reconnaître certaines d’entre elles comme responsables d’infections bien définies. La diphtérie due aux souches toxinogènes de Corynebacterium diphtheriae reste encore endémique dans beaucoup de continents mais on assiste depuis quelques années à une augmentation de l’isolement d’une espèce proche, C. ulcerans qui produit une toxine similaire à la toxine diphtérique. Cette espèce peut être transmise via un contact avec un animal, notamment les chats et les chiens. Les espèces lipophiles C. jeikeium et C. urealyticum sont bien connues comme étant responsables de bactériémies et d’infections urinaires, respectivement, mais d’autres espèces lipophiles seraient responsables de mastites granulomateuses telle C. kroppenstedtii. Parmi les espèces non lipophiles, C. glucuronolyticum (C. seminale), C. aurimucosum (« C. nigricans ») ont été isolées à partir d’infections génitales chez l’homme et la femme. Les espèces corynéformes de type respiratoire anaérobie préférentiel sont généralement isolées d’abcès profonds, mais des espèces du genre Actinobaculum sont responsables d’infections urinaires et Actinomyces neuii est isolé d’infections cutanéo-muqueuses en dehors d’un contexte d’actinomycose. Une autre espèce anaérobie préférentielle, Propionibacterium acnes, est le 3e agent bactérien responsable en fréquence d’infections sur prothèses orthopédiques. Le traitement des infections dues aux corynébactéries doit être basé sur l’antibiogramme mais aussi sur une activité bactéricide comme pour les infections pyogènes à C. diphtheriae non-toxinogènes tolérantes aux pénicillines. Il existe maintenant une recommandation provenant de l’organisme américain CLSI/NCCLS concernant la réalisation de l’antibiogramme et les valeurs critiques des principaux antibiotiques. Les espèces C. urealyticum et C. jeikeium sont très majoritairement résistantes aux principaux antibiotiques sauf aux glycopeptides alors que d’autres espèces présentent une résistance isolée notamment aux macrolides, tétracyclines, fluoroquinolones ou rifampicine. Le mécanisme de résistance aux bêta-lactamines semble basé sur une modification de structure des porines de la paroi, diminuant la pénétration de ces antibiotiques dans la bactérie. L’efficacité des autres antibiotiques peut aussi être touchée par ce mécanisme mais aussi par l’existence de mutations dans la cible comme pour les macrolides. Ainsi, la meilleure connaissance du pouvoir pathogène de ces corynébactéries permet-elle de les rechercher et de les identifier à bon escient et d’instituer un traitement antibiotique adapté.

Current epidemiology and pathogenic role of corynebacteria

The corynebacteria are aerobically growing, asporogenous, irregularly shaped gram-positive rods. During the last few years, there has been an increase in the number of publications claiming an association of coryneform bacteria with disease. The well-known species Corynebacterium diphtheriae, agent of diphteria, is still endemic in many countries of all continents but it can be also isolated in France from serious infections such as endocarditis. The related species C. ulcerans can produce a diphtheria-like toxin and was isolated from wounds in humans after cat or dog bites. Many lipophilic species such as C. jeikeium and C. urealyticum are recognized as pathogens responsible for septicaemia and urinary tract infections, respectively, but several reports have recently associated granulomatous mastitis in women to the presence of other lipophilic bacteria notably the recently described species C. kroppenstedtii. Other Corynebacterium species are associated with infections such as C. aurimucosum (C. nigricans) isolated from female genital infections and C. glucuronolyticum isolated from male genital infections. Some species of the closely related anaerobic genera Actinomyces such as A. neuii can grow in aerobic atmosphere and cause subcutaneous abscesses not histologically related to actinomycosis. Recently, the Actinomyces related genus Actinobaculum has been documented to cause urinary tract infection. Susceptibility testing should always be performed with clinically relevant isolates by using a disk diffusion method but also by determining the MIC and the MBC in the case of penicillin tolerant C. diphtheriae isolates. Recently, the CLSI/NCCLS has published guidelines for the susceptibility testing of Corynebacterium isolates as well as for the interpretive criteria. The species C. jeikeium and C. urealyticum are mainly resistant to antibiotics except to glycopeptides, but other species can show resistance to one class of antibiotics. Mechanism of resistance to β-lactams is probably based on modified cell wall components such as porins. For other antibiotics such as macrolides, modification of targets can explain resistance. Microbiologists should be now aware of the potential pathogenic role of these corynebacteria in order to accurately isolate and identify them from some clinical specimens.


Mots clés : Corynébactéries , identification , infections , antibiotiques

Keywords: Corynebacteria , identification , antibiotics , infection


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Vol 8 - N° 3

P. 153-161 - septembre 2006 Retour au numéro
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