Symptômes somatomorphes en consultation de neurologie : expression, soubassement et occasion : étude rétrospective de 124 situations - 06/12/12
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Résumé |
Nous rapportons 124 situations de troubles somatomorphes observées en consultation de neurologie générale sur une période de 12 ans et sélectionnées de façon aléatoire. Nous avons recueilli lors de l’entretien des éléments d’histoire des sujets. Sans a priori organique ou psychogène, nous avons noté d’éventuels soubassements (antécédents) et occasions (circonstances favorisantes) sur trois axes sociaux, psychiques et somatiques. L’âge des sujets allait de 16 à 84ans. Il s’agissait davantage de femmes (71,7 %). Outre la symptomatologie précise et l’énoncé du symptôme par le sujet, nous avons noté si les symptômes étaient récents (26,6 % dataient de moins de six mois) ou chroniques et la fréquence des rechutes (20 %). Il s’agissait d’algies diffuses (35,4 %), de céphalées de tension (25 %), de déficits moteurs et/ou sensitifs (27,4 %), de troubles de l’équilibre, de tremblements ou de malaises (17,7 %), de troubles cognitivoformes (11,8 %), oculaires (7,2 %), urogénitaux (2,4 %). Le délai entre la survenue du symptôme et la consultation était de quelques jours à 20ans. Il y avait une comorbidité anxiodépressive dans 30,6 % des cas. Dans 55,6 %, nous retrouvions des soubassements psychiques (dont des traumatismes infantiles dans 15,3 % des situations) et dans un tiers des cas des soubassements somatiques et/ou sociaux. Les occasions étaient le plus souvent multiples : dans un tiers des cas somatiques et/ou psychiques et dans plus de la moitié, sociales. L’un des rôles du neurologue est de nommer le symptôme (le plus souvent en parlant de trouble fonctionnel) et d’arrêter l’inflation d’examens. Compte tenu de l’arrivée de ces sujets majoritairement en neurologie, il est impératif que les neurologues soient formés à les reconnaître. Il ne faut plus qu’ils proposent seulement de distinguer les « vrais symptômes » « des troubles médicalement inexpliqués » mais qu’ils sachent aussi proposer une écoute bienveillante et attachée à la recherche d’une signification psychique. Ils peuvent ainsi modestement contribuer de permettre au sujet de donner lui-même un sens à son symptôme et d’aller mieux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
We report 124 cases of somatoform disorders, considering psychogenic disorders at the same level as neurological disorders. We noted any psychic, somatic or social condition (history taking) and facilitating circumstances. The patients were aged 16 to 84years old; 71.7% were women. We observed pain (35.4%), psychogenic headache (25%), sensorimotor loss (27.4%), gait and psychogenic tremor (17.7%), cognitive disorders (11.8%), ocular symptoms (7.2%), and urogenital symptoms (2.4%). Delay to consultation ranged from a few days to 20years. Psychiatric comorbidity was noted in 30.6% of the cases. In 55.6% of 124 cases, we observed a psychological background. It was a childhood trauma in 15.3% of these cases. In one-third of the 124 situations, we noted an underlying somatic or social condition. Facilitation conditions were frequently mixed. Somatic and/or psychological conditions were noted in one-third of the 124 cases and social conditions in half of them. The neurologist is faced with the challenge of naming the symptom (most often labelled a functional disorder) and of making the decision to stop or limit investigations. Visits by patients with psychogenic disorders make up a significant percentage of neurology speciality appointments. The neurologist should not limit the consultation to differentiating “real” symptoms from psychogenic somatoform disorders, but should also propose a straightforward compassionate approach for effective therapeutic care. By carefully listening to the patient’s dialogue, the neurologist can help the patient give meaning to the symptoms, and progress towards improved well-being.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Symptômes somatomorphes, Troubles somatoformes, Conversion, Somatisation, Dissociation, Hystérie, Algie, Psychologique, Somatique, Social
Keywords : Somatomorphic disorders, Somatoform disorders, Conversion, Somatisation, Dissociation, Hysteria, Pain, Psychic, Somatic, Social
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Vol 168 - N° 12
P. 887-900 - décembre 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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