La dysfonction érectile (DE) est considérée comme un indicateur potentiel de maladie cardiovasculaire. Parmi les pathologies et facteurs pouvant favoriser ou aggraver une DE, les dernières recommandations préconisent de rechercher systématiquement un trouble psychiatrique et d’évaluer le contexte socio- et psychoaffectif. Des travaux soulignent les liens entre troubles psychiatriques/facteurs psychosociaux, DE et comorbidité cardiovasculaire et l’hypothèse d’interactions multifactorielles est actuellement privilégiée. Le psychiatre contribue à l’approche globale du patient présentant une pathologie cardiovasculaire, dans une dimension de prévention primaire et secondaire. Associant une approche catégorielle et dimensionnelle, le psychiatre de liaison s’appuie sur une évaluation rigoureuse à la recherche d’un trouble psychiatrique caractérisé, d’une participation iatrogénique, de facteurs dispositionnels et/ou de spécificités du fonctionnement psychique. Les propositions thérapeutiques seront adaptées à la fois au contexte somatique et aux mécanismes défensifs et/ou stratégies d’adaptation du patient confronté à la pathologie cardiovasculaire. La psychiatrie de liaison détient une place spécifique dans l’évaluation et la prise en charge de ces situations complexes, permettant un éclairage biopsychosocial. La thématique transversale de la DE, exemple concret de complexité, souligne la nécessaire collaboration entre disciplines et devrait pouvoir susciter l’établissement de projets communs, comme des programmes d’éducation thérapeutique, la structuration de réseaux et la valorisation de structures de soins pluridisciplinaires.