Observatoire national des Traitements visant à l'Abstinence d'agonistes opiacés chez les patients Dépendants (OTAD) - 16/02/08
Jean VIGNAU, [1],
Alain BOISSONNAS, [2],
Jean TIGNOL [3],
Yannick MILLOT [4],
Alain MUCCHIELLI [5]
Voir les affiliationsObservatoire national des Traitements visant à l'Abstinence d'agonistes opiacés chez les patients Dépendants (OTAD). Résultats à 12 mois |
Depuis quelques années, le dispositif français de soins primaires (médecins généralistes et pharmaciens d'officine) s'est fortement impliqué dans le traitement de l'addiction opiacée à la suite de la mise sur le marché de la buprénorphine haut dosage et de la méthadone. Parallèlement au développement de ces traitements de maintenance, les médecins généralistes continuent d'être sollicités pour des demandes d'accompagnement médicalisé du sevrage opiacé, avec ou sans l'aide d'antagonistes opiacés (naltrexone).
Méthode : Enquête prospective et multicentrique de suivi de l'évolution des demandes de sevrage opiacé sur une période de 12 mois au moyen de questionnaires remplis par les médecins sollicités et portant sur la situation psychosociale, médicale et addictologique des patients.
Résultats : Cent soixante-cinq médecins généralistes ont participé à l'enquête. Au moment de la demande de sevrage, sur 414 patients initialement inclus par les médecins, 51 % interrompaient un traitement de maintenance par buprénorphine, 5 % par méthadone et 36 % désiraient se sevrer de l'héroïne. Un traitement par chlorhydrate de naltrexone a été débuté dans les suites immédiates du sevrage dans 50 % des cas. Au cours des 12 mois d'observation, 4 recueils de données étaient proposés (à 1, 3, 6 et 12 mois). Pour 158 patients, la totalité des 4 recueils de données a pu être effectuée. A l'inverse, 63 patients ont été exclus de l'analyse de suivi car aucun de ces recueils n'a pu être renseigné. Sur les 351 patients ayant été revu au moins une fois par le médecin, 137 (un tiers) sont retournés à un traitement de maintenance opiacé. Pour le traitement par naltrexone, la durée moyenne de prescription a été de 47 jours ( 85) et aucune différence n'a été notée en termes de reprise d'héroïne ou de maintien dans la file active du médecin. Entre le recueil initial et dernier recueil de données, sur les 113 sujets porteurs du VHC, 13 ont bénéficié d'un traitement anti-viral. Aucune différence significative n'a été notée en ce qui concerne la situation sociale du patient.
Conclusion : Notre enquête confirme que le sevrage ambulatoire avec maintien d'abstinence opiacée conduit à des résultats mitigés. Les avancées en matière de galénique des antagonistes opiacés (forme retard de naltrexone) pourraient aplanir certaines de ces différences comme semblent l'indiquer quelques études récentes.
French Nationwide Survey of Abstinence-oriented Treatments in Opiate-Addicted patients. Results at twelve months |
Over the last few years, general practitioners and pharmacists in France have become more directly involved in the treatment of opiate–addicted patients with the rapid development of office-based buprenorphine and methadone maintenance programs. At the same time, demand for abstinence-oriented interventions outside established maintenance programs continues to be addressed to the primary care system.
Method : Our prospective and multicentric survey was conducted to monitor the follow-up of such abstinence-oriented interventions during a 12 months period, by means of questionnaires investigating the psychosocial, medical and addictive status of the patients recruited.
Results : One hundred and sixty five general practitioners have accepted to participate in the survey. Initially, they recruited 414 patients (51% terminating a buprenorphine maintenance treatment, 5% a methadone treatment and 36% withdrawing from heroin). Naltrexone chlorhydrate was prescribed for 50% early after entry in the survey. During the 12-month follow-up period: four data collections were proposed at 1, 3, 6, and 12 months. In all, data were collected for 158 patients. No data could be collected for 63 patients who were excluded from follow-up analysis. Out of the 351 patients who attended at least one follow-up visit, 137 (one third) moved to an opiate agonist maintenance program. When naltrexone was prescribed, total duration of treatment averaged 4785 days with no significant difference in terms of heroin relapse and attendance to follow-up visits. Between the first and the last data collection, out of the 113 HCV-positive patients, 13 received/started an anti-viral treatment. No significant difference was noted according to indicators of social outcome.
Conclusion : Our survey shows that office-base abstinence-oriented interventions in opiate-addicted patients can produce a moderate benefit. Research concerning alternative formulations for opiate antagonists (e.g., long-acting naltrexone) could be helpfully in developing new options for treatment.
Mots clés : Antagonistes opiacés , OTAD , Observatoire
Keywords:
Opiate antagonists
,
Primary care
,
Addiction
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 154 - N° HS 2
P. 23-32 - novembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.