Impact des traitements de substitution aux opiacés sur la vie sociale - 16/02/08
Sibel BILAL [1],
Juan MENARES [2],
Patrick DE LA SELLE [3],
Abdalla TOUFIK [4],
Yohann PERDRIEUX [1]
Voir les affiliationsImpact des traitements de substitution aux opiacés sur la vie sociale. Une étude en médecine de ville |
Cette étude observationnelle rétrospective a pour objectif de décrire les traitements de substitution en médecine de ville et d'évaluer leur impact sur la vie sociale des patients. Un échantillon de 665 personnes bénéficiant d'un traitement de substitution a été recruté par 94 médecins généralistes en Ile-de-France et dans les régions Aquitaine et Alsace, et interrogé en entretien individuel par des enquêteurs. Parmi l'échantillon de 665 patients, 76 % d'entre eux recevaient de la buprénorphine haut dosage, 20 % de la méthadone et 4 % du sulfate de morphine. Au cours des 6 mois suivant le début du traitement de substitution, les patients ont déclaré une diminution significative de la consommation d'héroïne ainsi que d'autres substances psychoactives, en comparaison avec la période précédant sa mise en route. Les patients ont déclaré passer plus souvent leur temps libre avec des personnes n'ayant pas de problèmes avec l'alcool ou les drogues, après l'initiation du traitement qu'auparavant. En revanche, la proportion de patients vivant de manière isolée était plus élevée après le traitement qu'auparavant. Tous les indicateurs de vulnérabilité sociale évalués lors des entretiens (emploi, logement, et protection sociale) étaient significativement améliorés après le début du traitement de substitution. Cette étude contribue à démontrer les effets favorables des traitements de substitution chez les consommateurs d'opiacés, tant sur le plan de la réduction de la consommation des substances psychoactives que sur celui des composantes de la vie sociale. La prise en charge de cette composante est donc essentielle au cours de la prise en charge thérapeutique.
Effect of maintenance treatments on social life. A study with General Practitioners |
The objective of this retrospective study was to describe drug maintenance treatments (DMT) in ambulatory care, and to evaluate their impact on social life. A convenience sample of 665 patients on DMT was recruited by 94 general practitioners in three geographic areas (Ile-de-France, Alsace, Aquitaine), and interviewed face to face by independent staff with a standardized questionnaire on three periods (one month before DMT, 6 months after beginning of DMT and 1 month before inclusion within the survey). Among the 665 patients, 76% were on buprenorphine, 20% on methadone, and 4% on morphine sulfate. Consumption of heroin and other psychoactive drugs was lower 6 months after DMT initiation. Patients were more likely to have relationships with people who did not have any problem with alcohol and drugs after DMT initiation than before treatment. They were also more likely to spend their free time alone after having begun DMT than before. All markers of social vulnerability evaluated through standardized questionnaires (employment, housing, social insurance, days of in-patient treatment related to drug consumption and number of condemnations) were improved after a six-month period with DMT. This research contributes to demonstrating the positive impact of DMT both on drug consumption and social life. Health professionals should include social support in their clinical practice.
Mots clés : Opiacés , Traitement de substitution , Buprénorphine , Méthadone , Sociabilité , Toxicomanie , Vie sociale
Keywords:
Social life
,
Drug maintenance treatment
,
Buprenorphine
,
Methadone
,
Epidemiology
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 154 - N° HS 2
P. 6-14 - novembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.