Victimes d'agression physique : évaluation prospective et longitudinale des blessures psychologiques - 16/02/08
Philippe Birmes [1],
Didier Carreras [1],
Jean-Louis Ducassé [2],
Jean-Paul Charlet [3],
Nathalie Lecoules [1],
Michel Olivier [1],
Laurent Schmitt [4],
Dominique Lauque [1]
Voir les affiliationsVictimes d'agression physique : évaluation prospective et longitudinale des blessures psychologiques |
Objectifs : Évaluation et quantification des blessures psychologiques dans un groupe de sujets admis aux Urgences pour agression physique. Les relations entre l'intensité des symptômes dissociatifs au moment du traumatisme et l'apparition d'un état de stress post-traumatique (ESPT) étaient recherchées.
Méthodes : Trente-cinq victimes étaient évaluées grâce au Questionnaire des Expériences Dissociatives Péritraumatiques (QEDP). Un état de stress post-traumatique était recherché 5 semaines plus tard grâce à l'échelle de l'état de stress post-traumatique administrée en clinique (CAPS) et l'échelle de l'impact d'un événement (IES).
Résultats : Dix sujets présentaient un état de stress post-traumatique 5 semaines après l'agression. Ils avaient à l'admission un score de dissociation péritraumatique (3,0 ± 1,1) significativement plus élevée que celui des sujets sans état de stress post-traumatique à 5 semaines (2,3 ± 0,7) (p = 0,029). Un état oniroïde et un sentiment de déformation de l'image du corps étaient plus fréquemment décrits aux Urgences par les sujets qui évoluaient vers un état de stress post-traumatique (respectivement 40 % et 60 %) que par ceux sans ESPT (respectivement 16 % et 28 % ; p < 0,05).
Conclusion : Des niveaux élevés de dissociation péritraumatique immédiatement après une agression physique représentent un facteur de risque pour la survenue ultérieure d'un état de stress post-traumatique.
Victims of general crimes. Prospective and longitudinal assessment of psychological injuries |
Objective : The aim of this study was to assess the relations between acute psychological injury, particularly peritraumatic dissociation, and early development of posttraumatic stress disorder in victims of violence.
Methods : Thirty-five subjects were prospectively assessed in an emergency department, within 24 hours of the trauma, for acute dissociative experiences with the Peritraumatic Dissociative Experiences Questionnaire (PDEQ). All of them were followed longitudinally to assess post traumatic stress disorder (PTSD) 5 weeks after with the Clinician-administered PTSD scale (CAPS) and the Impact of event scale (IES).
Results : Of the 35 victims 10 (28%) were diagnosed with a posttraumatic stress disorder at 5 weeks. Among PTSD subjects mean PDEQ scores were significantly higher (3±1.1) than in those without PTSD (2.3±0.7) (t=2.24, df=33, p=0.029). The PTSD subjects reported more “out of body experience” (p=0.015) and more “sense of body distorsion” (p=0.03) than non PTSD subjects.
Conclusion : High levels of peritraumatic dissociation following violent assault are risk factors for early posttraumatic stress disorder. Psychological assessment of acute traumatic dissociative experiences must be included in emergency departments.
Mots clés : Dissociation péritraumatique , État de stress post-traumatique , Victimes
Keywords:
Peritraumatic dissociation
,
Post traumatic stress disorder
,
Victims
Plan
© 2001 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 152 - N° 7
P. 446-451 - novembre 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.