L'accident d'exposition au virus de l'immunodéficience humaine (VIH), soit par piqûre accidentelle avec une seringue usagée, soit par exposition sexuelle dans le cadre de sévices, est un problème fréquent en pédiatrie.

Patients et méthodes - Sur une période de sept ans, 28 enfants (dont 14 garçons) ont été suivis pour accident d'exposition. Trois consultations (j0, j30 et j90 après exposition) comportant examen clinique, transaminases, antigénémie P24, PCR-RNA VIH (depuis 1998), sérologies VIH, hépatites B et C ont été proposées ainsi qu'un traitement antirétroviral prophylactique en cas d'exposition considérée à haut risque de contamination par le VIH. Des immunoglobulines anti-hépatite B étaient administrées en l'absence de couverture vaccinale.

Résultats - L'âge médian était de 9,3 ans (1,5 à 16,7 ans). Quatre-vingt-treize pour cent des enfants ont consulté dans les 48 heures suivant l'accident. Le sujet source n'était connu que dans cinq cas. Neuf patients ont reçu un traitement anti-rétroviral pendant quatre semaines (sept bithérapies, deux trithérapies) sans effets secondaires majeurs. Il s'agissait de cinq agressions sexuelles avec pénétration, de deux expositions muqueuses et de deux piqûres accidentelles profondes. Seuls respectivement 18 et 11 enfants ont été revus aux 2^e et 3^e consultations. Aucune infection VIH ou VHC n'a été observée.

Conclusions - Aucun cas d'infection liée au VIH n'a été retrouvé dans notre série d'enfants examinés après piqûre accidentelle par une seringue usagée. Les circonstances favorisantes rapportées à l'occasion de contaminations accidentelles du personnel de santé sont rarement conjuguées lors des accidents survenant chez les enfants sur la voie publique. Bien que n'ayant constaté aucune contamination par voie sexuelle dans notre population, les risques de transmission après ce type d'exposition sont réels. Il nous semble logique de proposer une prophylaxie pour chaque cas de sévices avec pénétration sexuelle.

Accidental exposure to human immunodeficiency virus (HIV), either by injury with a discarded syringe or after sexual abuse, increases among the children population.

Patients and methods - The entire period of the study was seven-year. Twenty-eight children (14 males, 14 females) underwent three visits after an accidental exposure at Day 0, Day 30th and Day 90th. During each visit, a physical examination, liver enzymes, Ag P24, PCR-RNA HIV, B, C hepatitis serologies were performed. An antiretroviral prophylaxis was proposed when a high risk of HIV transmission was recognized. Anti hepatitis B globulins were administrated when no previous immunization had been made.

Results - The median age was 9.3 years (range : 1.5 to 16.7 years). 93% of the children consulted within 48 hours after exposure. Five of them consulted after a sexual aggression with penetration, two after a mucosus exposition and two after deep needle injuries. The source of the contamination was known in five cases. Nine patients were given an antiretroviral treatment for four weeks (seven bitherapy, two tritherapy), with no major side effects. Eighteen and 11 children were seen at the second and third visits, respectively. No case of HIV or HCV infection was observed.

Conclusion - No case of infection after injury with a discarded syringe was found in our study. This situation differs from what is observed in health care workers, where the higher risk factor is observed. Even if no contamination was found after sexual agression in our population, the risk of HIV is actual. This is why we propose an antiretroviral prophylaxis against HIV in only one indication, corresponding to sexual penetration.