OBJECTIF : À partir d'une approche cognitive de la locomotion, nous avons étudié la faisabilité d'un test clinique de marche et la reproductibilité de ces effets sur la marche dans une population de personnes âgées fragiles.

MATÉRIEL ET MÉTHODE : De manière transversale, nous avons étudié la marche de 30 sujets âgés (moyenne d'âge 82,6 ± 7,1 ans) sur un parcours de dix mètres en ligne droite. Deux séries de tests ont été réalisées à un mois d'intervalle. Deux conditions de marche ont été étudiées : sans et avec réalisation d'un décompte ou d'une tâche de fluence verbale catégorielle. Le temps et le nombre de pas ont été recueillis de manière indépendante par deux opérateurs. Les latérodéviations et les arrêts ont été recueillis à partir d'un enregistrement vidéo.

RÉSULTATS : La réalisation en marchant d'une tâche cognitive explicite de type décompte et fluence verbale a augmenté de manière significative le temps et le nombre de pas (6,4 secondes et 4,6 pas avec le décompte ; 10,5 secondes et 6,7 pas avec la tâche de fluence verbale). Le recueil de ces deux paramètres a été reproductible entre les deux opérateurs. L'effet de la tâche cognitive sur la marche a été reproductible chez les sujets. Tous les sujets ont pu réaliser ce test de marche. Parmi les deux conditions de double tâche, le décompte a été perçu comme l'épreuve la plus facile à exécuter.

CONCLUSION : La simplicité, la facilité d'exécution et la reproductibilité de ce test clinique en font un instrument d'évaluation de la marche utilisable en gériatrie. La réalisation du décompte en marchant est la condition de double tâche à utiliser. La validation du caractère prédictif de la chute du sujet âgé reste à démontrer.

OBJECTIVE: From a cognitive approach of locomotion, we studied the feasibility and the reproducibility of a clinical test of gait which is devoted to predict fall.

METHODOLOGY: With a cross-sectional design, we studied the gait of 30 old subjects (average age 82.6±7.1 years). The gait course consisted of a 10m length in a well light room, with regular walking shoes. Two conditions were examined: walking with and without explicit cognitive task (mental arithmetic and verbal flow task). Time (seconds) and number of steps were collected by two operators Deviations and stops were video-taped. Number of figures was recorded with a tape recorder. The difficulty to perform gait conditions was estimated by each subject with a quotation ranging from 0 (easy gait) to 10 (difficult gait).

RESULTS: Increases of time, steps, deviations and stops were observed when gait was associated to a cognitive task (6.4 seconds and 4.6 steps with mental arithmetic; 10.5 seconds and 6.7 steps with verbal flow task). All subjects managed this test. These results were reproducible across tests and operators. Walking with mental arithmetic was the most easy gait condition for subjects.

CONCLUSIONS: The simplicity and the reproducibility of this test make it as adequate instrument of gait evaluation in geriatrics. Walking with mental arithmetic is the condition that must to be used. Validation of its predictive value for fall in frail elderly subjects remains to be shown.