La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie mortelle des félidés due à un coronavirus qui touche surtout les jeunes animaux entre 6 mois et 2ans. Cette maladie se traduit cliniquement par des symptômes divers, avec une forme humide caractérisée par l'accumulation de liquide d'épanchement dans la cavité abdominale ou pleurale, et une forme sèche plus difficilement reconnaissable avec assez souvent des symptômes nerveux et oculaires. Il existe en fait deux biotypes de coronavirus félins, l'un pathogène responsable de la PIF (FIPV) et l'autre non pathogène (FeCV), plus répandu dans la population féline. La forte homologie génétique entre les souches FeCV et FIPV suggère que les virus responsables de la PIF dérivent d'une mutation génétique des coronavirus non pathogènes FeCV. Plusieurs études récentes tendent à montrer que ces mutations pourraient intervenir, soit sur des gènes codant des protéines non structurales, soit éventuellement sur le gène codant la protéine de l'enveloppe virale M. Cette parenté entre les deux biotypes pose un problème dans l'interprétation du diagnostic viral, car aucun test à l'heure actuelle, ni sérologique, ni moléculaire, ne permet de les distinguer. Le diagnostic de certitude repose donc sur la confirmation à l'examen histopathologique de la présence de lésions pyogranulomateuses. En ce qui concerne la prophylaxie, il n'existe pas de vaccin en France et l'essentiel des mesures de lutte contre l'infection repose sur le contrôle des animaux avant l'introduction dans une collectivité. Cet article s'intéresse tout particulièrement aux aspects cliniques, diagnostiques, épidémiologiques et prophylactiques de la PIF.