Place du bilan audiométrique dans la maîtrise du risque d'exposition à des bruits supérieurs à 85 décibels : résultats de l'étude SURDIPOSTE - 15/02/08
J.P. Cambou [1 et 3],
C. Cothereau [2],
C. Cantet [3],
M.J. Garneau [3],
C. Touron [4]
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Objectifs |
Les objectifs de cette étude sont de classer les métiers du transport ferroviaire en fonction du risque d'atteintes audiométriques consécutives à des expositions supérieures à 85 dB et d'enrichir la réflexion sur les modalités de classement des travailleurs au titre de la surveillance médicale particulière des agents exposés à des nuisances sonores.
Méthode |
Cette étude transversale d'observation portait sur 3150 sujets exposés et 636 sujets non exposés, tous issus de la SNCF. L'examen des baisses auditives a été évalué par des bilans audiométriques effectués sur les fréquences conventionnelles (0,5-4 kHz). L'indicateur utilisé pour le dépistage d'atteintes auditives était l'indice de Lafon, soit la moyenne des baisses audiométriques sur les fréquences de 2 et 4 kHz. Le seuil utilisé pour qualifier l'atteinte auditive était de 30 dB ou plus sur la meilleure oreille. Une analyse multivariée a été utilisée pour classer les emplois en fonction du risque d'atteintes auditives.
Résultats |
La prévalence des atteintes audiométriques est de 1,9 % dans la population non exposée et diffère d'un métier à un autre, variant de 2 % à 21 % dans la population exposée. Parmi les 21 emplois étudiés, neuf emplois ont été identifiés par l'analyse multivariée comme étant à risque d'atteintes auditives élevées, 7 emplois à risque modéré et 5 emplois à risque comparable à celui de la population témoin. Le risque de pertes auditives pour certains postes (visiteurs fret et agents d'entretien voie en équipe régionale travaux) était sous-estimé par la seule analyse des niveaux de bruit du fait de l'impossibilité, pour ces agents soumis au risque ferroviaire, d'utiliser des protections auditives. La proportion de sujets soumis à une surveillance médicale particulière au titre des agents soumis à des bruits supérieurs à 85 dB fluctue entre 2 % et 100 %. Il apparaît une discordance entre ces pourcentages, témoins du risque perçu par l'entreprise et le niveau de risque observé.
Conclusion |
Nos résultats suggèrent l'utilisation d'une échelle de risque dû aux nuisances sonores au sein de l'entreprise, basée sur les bilans audiométriques comme outil d'alerte en vue de promouvoir des actions de prévention.
Role of audiometry in the management of occupational noise exposure higher than 85 dB: the SURDIPOSTE Survey. |
Purpose of the study |
The objectives are to classify the occupations of the railway industry according to the risk of hearing loss associated to occupational exposure (higher than 85 dB) and to highlight occupations where preventive actions need to be taken.
Method |
This cross-sectional study involved 3150 noise-exposed and 636 non noise-exposed subjects recruited among workers of the French railway company. Conventional frequencies audiometry (0.5-4 kHz) was used to assess hearing loss of each subject. The indicator used for the measurement of noise-induced hearing loss level was the Lafon Index, which considers the average hearing loss on both ears for the 2 and 4 kHz frequencies. The threshold used for hearing impairment was 30 dB or more on the best ear. Multivariate analysis (logistic regression) allowed a classification of the occupations according to the prevalence of hearing loss.
Results |
Bivariate analysis indicated that the prevalence of bilateral audiometric impairment differed widely according to the position occupied by the worker, varying from 2% to 21% among exposed subjects in comparison to 1.9% among non-exposed subjects. Among the 21 occupations studied, 9 were identified at high risk of hearing loss by multivariate analysis, 7 at moderate risk and 5 were considered at low risk, similar to non-exposed subjects. The risk of noise-induced hearing loss for certain occupations related to mechanical or track maintenance (mechanical maintenance operator of freight and track maintenance worker of regional team) was particularly underestimated due to the difficulty of conjugating hearing protecting devices with their tasks. The percentage of subjects under medical surveillance fluctuated between 2% and 100% among occupations and did not always correspond to the level of risk of hearing loss observed by multivariate analysis.
Conclusion |
Our findings suggest that a classification of occupations according to audiometric results can represent a simple tool in guiding preventive actions towards groups of workers at high risk of developing noise-induced hearing loss within one industry.
Mots clés :
Exposition sonore
,
Audiométrie
,
Surveillance médicale particulière
,
Transport ferroviaire
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 64 - N° 7-8
P. 486-494 - décembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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