Description des urgences en milieu de travail urbain justifiant le recours au SAMU/Centre 15 - 15/02/08
A. Descatha [1 et 2],
F. Templier [1],
P. Coninx [1],
F. Dolveck [1],
S. Cahun-Giraud [1],
M. Baer [1],
D. Chauvin [1],
D. Fletcher [1]
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Objectif |
En France, les médecins et infirmiers du travail gèrent les urgences survenant en milieu professionnel. Quand ils ne sont pas présents, ils sont suppléés parfois par des sauveteurs secouristes du travail. Dans tous les cas, ces intervenants peuvent faire appel aux services médicaux d'urgence comme les SAMU/Centres 15. Nous avons mené une étude rétrospective descriptive sur les urgences survenant en milieu de travail urbain pour décrire le type d'appelant et les raisons d'appel.
Méthode |
Nous avons utilisé la base de données du SAMU 92 en 2001 et décrit précisément, grâce aux dossiers médicaux, les appels à partir de lieux de travail ayant donné lieu à l'envoi d'équipes médicalisées sur le secteur du SMUR de Garches.
Résultats |
En 2001, sur les 1301 appels au SAMU/Centre 15 provenant d'un lieu de travail, les motifs de recours les plus fréquents ont été les malaises (21,3 %, n = 269), les douleurs thoraciques (11,6 %, n = 146), les douleurs abdominales (8,7 %, n = 109) et les traumatismes mineurs (7,5 %, n = 95). Les sujets ou les tiers non-médecins ont été les principaux appelants avec 69 % des demandes (n = 897) contre 20 % (n = 264) pour les médecins et infirmiers du travail. En 2001, 160 appels ont donné lieu à l'envoi d'une équipe médicalisée du SMUR de Garches vers un lieu de travail. Trente-quatre pour cent des appels (n = 55) provenaient de médecins et d'infirmiers du travail. Les accidents du travail sont rares (22 %, n = 35). Les principaux motifs de départs ont été les douleurs thoraciques (38,1 %, n = 61), les polytraumatismes (9,4 %, n = 15), les troubles du rythme (6,3 %, n = 10), les détresses respiratoires (5 %, n = 8), et les malaises et pertes de connaissance (5 %, n = 8). Les principaux diagnostics retenus ont été les douleurs thoraciques, coronariennes (15,1 %, n = 24) ou indéterminées (11,3 %, n = 18), les pathologies traumatiques (14,4 %, n = 23), les attaques de panique (9,4 %, n = 15) et les troubles du rythme cardiaque (6,9 %, n = 11). Les pathologies médicales comme les pathologies cardiorespiratoires sont plus souvent gérées initialement par les médecins et infirmiers du travail, alors que les traumatismes le sont par les sujets et les tiers.
Conclusions |
Les principales pathologies répertoriées dans cette zone urbaine correspondent à des pathologies non professionnelles, notamment les douleurs thoraciques. Les urgences nécessitant le recours à une équipe médicalisée font intervenir dans plus d'un tiers des cas le médecin ou l'infirmier du travail. Le développement d'un réseau de soins d'urgence géré par le médecin du travail en coopération avec les SAMU/Centres 15 devrait permettre d'optimiser la prise en charge des urgences en milieu de travail.
A study of emergency calls from the workplace to an emergency call centre in a French urban area. |
Purpose of the study |
In France, occupational health professionals, physicians and nurses, take care of emergency in working conditions. When they are not there or when they are materially overtaken by events, they are supplied by occupational paramedics and prehospital medical care units. We conducted a retrospective study about emergency calls in urban area in working conditions.
Methods |
We used the emergency database of the emergency call center in 2001, and described precisely through medical files all dispatches on Garches area from work place.
Results |
In 2001, for the 1301 calls from work to the emergency call center, major ground of calls were weakness (21.3%, n = 269), heart pains (11.6%, n = 146), abdominal pains (8.7%, n = 109) and mild traumatic pathologies (7.5%, n = 95), mostly from victims and co-workers 69% (n = 896), versus 20% (n = 264) for occupational health professionals. In the Garches area in 2001, 160 calls led to dispatch a prehospital medical care unit to the work place. Thirty-four % of the calls came from occupational health professionals. Professional injuries were uncommon (22%, n = 35). Main causes of calling were heart pains (38.1%, n = 61), heavy traumatic pathologies (9.4%, n = 15), heart rhythm troubles (6.3 %, n=10), acute respiratory distress (5%, n = 8), and weakness (5%, n = 8). Final diagnoses were heart pains, coronaropathy (15.1%, n = 24) or undefined (11.3%, n = 18), traumatisms (14.4%, n = 23), panic attacks (9.4%, n = 15) and heart rhythm troubles (6.9%, n = 11). Medical pathologies like cardiorespiratory troubles were mostly managed by occupational health professionals, and traumatology by victims and co-workers.
Conclusions |
Non professional pathologies as heart pain and weakness were the most common alert. Occupational health professionals were involved in 34% of emergency which induced prehospital medical care unit assistance. The development of emergency care network inside companies, based on “working paramedics”, nurses protocols, organised by the occupational health physician and prehospital medical care unit could optimise emergency care in working situation.
Mots clés :
Urgences
,
Pathologie professionnelle
,
SAMU
,
SMUR
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 64 - N° 7-8
P. 478-485 - décembre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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