Le but de cette étude était d'apprécier l'importance de l'intolérance aux gants de latex chez le personnel soignant des hôpitaux de notre pays.

Nous avons mené une étude transversale qui a eu pour cadre les trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) de la ville d'Abidjan et qui a concerné 609 personnes appartenant au personnel soignant. Les données ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire dirigé, d'un examen dermatologique et de tests épicutanés chez les personnes se déclarant intolérantes.

Des signes d'intolérance au latex ont été rapportés par 9,8 % des personnels de santé interrogés. Les manifestations cliniques étaient dans 80 % des cas une dermatose sous forme d'eczéma (39,5 %), de dermites d'irritation (33,3 %) et d'urticaires (27,1 %). Le dos des mains (37,5 %) constituait le siège électif des lésions. Les services de pédiatrie (16,2 %), de laboratoire/radiologie (12,5 %) et de chirurgie (7,4 %) présentaient le plus de cas, tandis que les ASH (15,8 %), les médecins (14 %) et les sages-femmes (9,7 %) constituaient les catégories professionnelles les plus concernées. Les tests épicutanés réalisés chez 66,7 % des travailleurs présentant une intolérance aux gants de latex ont permis d'estimer à 2 % l'allergie aux gants de latex dans notre population d'étude.

Environ un travailleur sur dix est intolérant aux gants de latex. Les effectifs les plus importants se retrouvent chez les ASH, les médecins et les sages-femmes. Les services les plus touchés sont ceux de pédiatrie et de laboratoire/radiologie. L'allergie au latex paraît sous-évaluée.

Les mesures de prévention et de substitution étant peu utilisées, une politique de prévention s'impose pour les personnels de santé intolérants aux gants de latex.

Our objective was to assess the inability to tolerate latex gloves in healthcare workers of central hospitals in our country.

We conducted a cross-sectional study in the three teaching hospitals of Abidjan. This study was carried out on 609 healthcare workers. Data were collected by using a questionnaire, dermatologic examinations and allergy tests in intolerant workers.

We obtained the following results:

— 9.8% of healthcare workers reported signs of intolerance to latex gloves;

— we found clinical signs on 80% of the intolerant subjects: eczema (39.5%); irritant contact dermatitis (33.3%) and urticaria (27.1%);

— the most frequent localization was the back of the hands (37.5%) and the most concerned services were pediatrics (16.2%), laboratory/radiology (12.5%) and surgery (7.4%);

— the concerned workers were classified as: nurses (15.8%), physicians (14%) and midwives (9.7%);

— cutaneous tests were carried out 66.7% of workers with latex intolerance signs. We therefore could estimate the rate of allergic subjects to latex gloves at 2% of the healthcare workers.

About one healthcare worker out of ten is intolerant to latex gloves. The most concerned services were pediatrics and laboratory/radiology. The workers concerned were nurses, physicians and midwives. The rate of allergies to latex gloves may be under-estimated.

According to these results, we can conclude that healthcare workers in our country must profit by prevention actions against latex gloves intolerance.