Les recommandations de prise en charge de l’obésité proposent, en l’absence d’efficacité des conseils diététiques, de fixer le niveau des apports énergétiques conseillés à une valeur proche de la dépense énergétique de repos (DER). L’étude avait pour but de comparer de manière prospective pour des patients obèses adultes les mesures de DER par calorimétrie indirecte (DERcind) (méthode de référence) aux résultats obtenus avec des équations prédictives ainsi qu’aux niveaux d’apport issus de l’évaluation diététique.

Chaque patient bénéficiait d’une mesure de DERcind et d’une estimation de DER par les formules de Harris et Benedict, de l’OMS, de Mifflin-St Jeor, de Lazzer et de Black, et par une mesure d’impédancemétrie corporelle totale. L’évaluation diététique déterminait un niveau de régime. La confrontation des résultats à ceux de DERcind utilisait la corrélation de Spearman, le test de Wilcoxon et la méthode de Bland et Altman.

Vingt et un patients étaient inclus, d’IMC moyen 43,9±6,4kg/m². Les corrélations étaient très significatives entre les valeurs de DERcind et celles obtenues par les équations (0,65<R²<0,75 p<0,0001) ou par la technique diététique (R²=0,46 p=0,0008). Il n’y avait pas de différence de moyenne significative entre DERcind et les DER issues des autres techniques, sauf pour l’équation de Black (p=0,04). Il existait une forte dispersion des résultats (seuils de limite de concordance compris entre±22,5 % et±32,6 %), plus marquée pour la comparaison entre calorimétrie indirecte et prescription diététique.

Dans la population étudiée, l’utilisation des équations prédictives et l’approche diététique exposent à un fort risque de sur- ou sous-estimation des apports énergétiques, non acceptable en pratique quotidienne, ce qui souligne l’intérêt de la calorimétrie indirecte pour fixer le niveau calorique dans la démarche de perte de poids.

When the target of loss of weight is difficult to reach, resting energy expenditure (REE) can be used for fixing the proposed level of energy intake. The aim of the study was to prospectively compare in adult obese patients REE measured by indirect calorimetry (REEic) (considered as reference) with REE determined by predictive equations and caloric requirements evaluated by dieticians.

For each patient, REE was measured by indirect calorimetry and estimated by Harris and Benedict’s, WHO’s, Mifflin-St Jeor’s, Lazzer’s and Black’s equations and by bioelectrical impedance analysis. The level of caloric requirements was obtained by a dietetic evaluation. REEic was faced with the results of other techniques using Spearman’s rank correlation, Wilcoxon’s test, and Bland and Altman’s method.

Twenty-one patients were included. BMI was 43.9±6.4kg/m². REEic was significantly correlated with REE obtained by equations (0,65<R²<0.75 P<0.0001) or dieticians (R²=0.46, P=0.0008). There was no significant difference between these methods, except between calorimetry and Black’s equation (P=0.04). Nevertheless, a large dispersion of results was noted (limits of agreement±22.5% to±32.6%), especially when comparing calorimetry and dietetic approach.

In the population explored, predictive equations and dietetic approach are at risk of under- or overestimation not acceptable in clinical practice, underlining the importance of indirect calorimetry for assessing caloric requirements of obese patients.