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Étude des violences exercées sur le personnel de trois centres hospitaliers tunisiens - 15/02/08

Doi : ADMP-02-2003-64-1-1250-3274-101019-ART3 

M. Akrout [1],

T. Khalfallah [1],

N. Bchir [1],

N. Chaari [1],

A. Hanchi [1],

N. Mrizak [2],

M.L. Masmoudi [3]

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Objectifs

Les agressions à l'encontre du personnel de santé constituent un danger potentiel inhérent à l'activité hospitalière. Afin d'évaluer ce risque, de décrire le profil des victimes et des agresseurs et d'analyser les circonstances des agressions, nous avons réalisé une étude de 106 agressions.

Méthode

Il s'agit d'une étude rétrospective de 106 dossiers d'accidents du travail qui ont concerné 87 victimes d'agression dans 3 centres hospitaliers universitaires du centre et du sud de la Tunisie, au cours de la période allant du 1 er janvier 1990 au 31 décembre 1999.

Résultats

L'étude du couple victime/agresseur a montré une prédominance masculine avec des fréquences respectives chez les victimes et les agresseurs de 53,8 % et 71,6 %. La tranche d'âge la plus touchée est celle de 31 à 40 ans. Les personnels du secteur psychiatrique paient le plus lourd tribut aux agressions (48,1 %) ; les infirmiers sont les plus exposés au risque d'agression (48,1 %), suivis des ouvriers (20,8 %).

L'agresseur est le plus souvent un malade hospitalisé ou consultant (56,6 %), moins souvent un membre de la famille du malade ou l'un de ses proches (15,1 %). Toutefois la violence entre collègues a été notée dans 11,3 %, reflétant une tension majeure qui couvait probablement depuis longtemps. Le profil de l'agresseur est pathologique dans la moitié des cas, les psychotiques représentaient 34,4 % des agresseurs.

Les agressions étaient volontaires dans 78,1 % des cas et dues à des malades agités qu'il fallait maîtriser dans 14,2 % des cas. Elles survenaient dans 83,1 % des cas le jour et dans 27,3 % des cas le week-end. Les armes naturelles (coup de poing, bousculade, morsure...) sont les moyens les plus fréquemment utilisés (86,8 %). Les lésions engendrées sont essentiellement superficielles et bénignes, à type d'écorchures, d'ecchymoses et d'hématomes (59,4 %).

Les agressions ont engendré un arrêt de travail dans 87,7 % des cas, totalisant 1033 jours.

Discussion

La violence à l'encontre du personnel des hôpitaux tunisiens reste un phénomène relativement limité par rapport à l'ensemble des accidents du travail déclarés. Elle représente à peine 4,8 %, reflétant très probablement une sous-déclaration.

En fait, la violence en milieu hospitalier est encore peu étudiée, elle semble faire l'objet d'un tabou. Seuls les pays anglo-saxons et scandinaves ont largement étudié ce fléau.

Conclusion

Les situations de violence à l'hôpital sont très diverses, elles ont des facteurs de causalité multiples et intriqués. Ce phénomène, devenu une réalité fréquente au quotidien, génère un coût humain indirect important tant sur le plan individuel que sur le fonctionnement collectif : absence au travail, congés de longue durée, détérioration de la qualité de soins. C'est pourquoi il faut dénoncer la violence, intégrer sa prévention dans l'organisation du travail et envisager la mise en place de normes.

Study of the violences exercised on the personnel of three Tunisian hospital complexes.

Objectives

Aggressions against health professionals is a potential danger related to hospital activity. In order to evaluate this risk, to describe the profile of the victims and the attackers and to analyze the circumstances of the aggressions, a study of 106 aggressions has been carried out.

Method

It is a retrospective study of 106 files of occupational accidents related to 87 victims of aggression, in 3 university hospitals of the center and the south of Tunisia, during the period between January 1990 and December 1999.

Results

The analysis of the victim/aggressor pairs showed a male predominance. 53.8% victims and 71.6% of aggressors were male. The age of aggressors ranged between 31 and 40.

The personnel of psychiatric wards pays the heaviest tribute to the aggressions (48.1%). Male nurses were more exposed to the risk of aggression (48.1%), followed by workmen (20.8%). The attacker was usually an in-patient or out-patient (56.6%), rarely a patient's relative (15.1%). Aggression between colleagues occurred in 11% of the cases. The attacker's psychologic profile was pathologic in 50%, psychotic subjects represented 34.4% of the attackers.

The aggressions were voluntary in 78.1% of the cases and occurred with agitated patients requiring close control in 14.2% of the cases. They occurred during the weekends in 27.3% of the cases and during the others days of the week in 83.1%. The natural aggression ways (punch, scuffle, bite...) are most the frequently used (86.8%). Observed injuries are mostly benign such as scratches, bruises and haematoma (95.4%). The aggressions have generate 1033 days of sick leave.

Discussion

The aggressions against the tunisian hospital personnel remains a limited phenomenon compared to the whole of declared accidents. They represent only 4.8%, reflecting perhaps an underdeclaration. Violence exerced on hospital personnel remains poorly studied, it seams to be a taboo.

Conclusion

Hospital violence situations are most various, they have multiple and intricated etiologies. This phenomenon becomes a frequent real situation. It generates indirect human cost: sick leave, alteration of nursing quality.

As a conclusion of the study we recommend to integrate aggression prevention in the occupational organisation.


Mots clés : Violences , Hôpital , Accident de travail


Plan



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