Patients bénéficiaires de la CMU complémentaire : perceptions des étudiants en médecine et facteurs influençant ces perceptions - 07/06/12
Low-income patients: Perception and determinants among medical students
Summary |
Introduction |
In France, more than 4 million people benefit from the universal complementary health insurance coverage (CMUc). Approved by many doctors, CMUc remains discussed by a part of the medical profession. What is the perception of general medical practice students regarding patients receiving CMUc and what are the determinants influencing it?
Methods |
A cross-sectional study was carried out by providing final year interns in general medicine with a self-administered questionnaire. The primary assessment criterion was the perception of the interns regarding patients receiving CMUc, classified into three categories: positive, negative or neutral. After a description of the sample, statistical analysis included multivariate logistic polytomous regression models developed with the SAS 9.1 software.
Results |
A total of 57.1% (200) of the third year interns of Île-de-France in 2009–2010 responded to the questionnaire. Forty-two percent of students had a “neutral” perception of the patients receiving CMUc, 41% a “positive” one and 17% a “negative” one. Influencing factors were: the perception of the first encounter, the gender of the intern, the type of practice that he intended to take up and the experience he had of patients receiving CMUc. In multivariate analysis, a positive impression of the first encounter significantly increased the probability of having a positive future perception compared to a negative impression of the first encounter (OR=16,19 [2,37–110,48]).
Discussion |
To improve these perceptions, the main proposals are increased contacts with underprivileged populations and the close supervision of the students by their course tutors.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Introduction |
En France, plus de 4 millions de personnes bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUc). Plébiscitée par certains médecins, la CMUc reste critiquée dans une partie du monde médical. Quelle est la perception des étudiants en médecine générale concernant les patients bénéficiaires de la CMUc et quels sont les facteurs qui peuvent influencer cette perception ?
Méthodes |
Enquête transversale à partir d’auto-questionnaires remis à des internes de médecine générale en dernière année de cursus universitaire. Le critère de jugement principal a été la perception des internes vis-à-vis des patients bénéficiaires de la CMUc, classée en trois catégories : positive, négative ou neutre. L’analyse statistique a comporté une description de l’échantillon, ainsi que des modèles multivariés par régression logistique polytomique à l’aide du logiciel SAS 9.1.
Résultats |
Un pourcentage de 57,1 (200) des internes inscrits en troisième année en 2009–2010 en Île-de-France ont répondu au questionnaire. Quarante-deux pour cent des étudiants avaient une perception « neutre », 41 % une perception « positive » et 17 % une perception « négative » des patients bénéficiant de la CMUc. Les facteurs influençant ces perceptions ont été : le souvenir de la première rencontre, le sexe de l’interne, le type d’exercice auquel il se destinait et l’expérience qu’il avait des patients bénéficiaires de la CMUc. En analyse multivariée, une image du premier souvenir positive augmentait significativement la probabilité d’avoir une perception future positive comparée à une image du premier souvenir négative (OR=16,19 [2,37–110,48]).
Discussion |
Pour améliorer ces perceptions, les principales propositions reposent sur un contact plus important avec les populations défavorisées et un accompagnement étroit de l’étudiant par ses maîtres de stage.
Ce qui était connu
• | La loi portant création d’une couverture maladie universelle (CMU) a été appliquée au 1er janvier 2000. En 2011, plus de 2 millions de personnes avaient la CMU de base et plus de 4 millions la CMUc. |
• | Des enquêtes ont montré des refus de soins dans certaines zones et par certains praticiens et plus particulièrement en région parisienne et par les médecins en secteur 2. |
• | Sans aller jusqu’au refus de soins, une perception négative des bénéficiaires de la CMUc peut entraîner des différences de prise en charge plus ou moins conscientes de la part des médecins. |
Ce qu’apporte cet article
• | Un pourcentage de 41 des étudiants de médecine générale en dernière année du DES ont une perception positive des patients bénéficiaires de la CMUc et 17 % une perception plutôt négative de ces patients. |
• | Quatre facteurs semblent influencer ces perceptions : le sexe de l’interne, le type d’exercice futur auquel il se destine, l’expérience qu’il a des patients bénéficiaires de la CMUc et l’image qu’il garde de son premier contact avec un patient bénéficiaire de la CMUc. |
• | Le premier contact avec les patients bénéficiaires de la CMUc ayant majoritairement lieu lors du stage en médecine de ville, ce résultat soulève l’importance de l’accompagnement de l’interne lors de ce stage et de l’enseignement reçu sur ce sujet. |
Plan
Vol 41 - N° 6P1
P. e257-e264 - juin 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.