L’ostéonécrose primitive du scaphoïde est une maladie rare pour laquelle aucune recommandation thérapeutique n’est à ce jour établie. En évaluant les cas traités dans notre service, l’objectif de ce travail était de préciser les traitements optimaux suivant le stade évolutif.

Dix poignets (neuf patients) ont été revus rétrospectivement à 92 mois de suivi moyen. Sur les quatre stades II, quatre stades III et deux stades IV identifiés initialement, trois traitements fonctionnels (non chirurgicaux), deux greffes vascularisées et cinq traitements palliatifs (résection de la première rangée des os du carpe ou arthrodèse partielle) ont été réalisés. Un suivi radiographique, parfois couplé à l’IRM, et un bilan comprenant l’évaluation des mobilités, de la force et du Mayo Wrist Score étaient réalisés.

Au stade II, deux traitements fonctionnels ont donné des résultats divergents alors que les deux greffes vascularisées ont permis une amélioration franche de l’ensemble des paramètres fonctionnels associée à une régression de la nécrose à l’IRM. Aux stades III et IV, les traitements palliatifs permettaient de diminuer les phénomènes douloureux pour quatre des cinq poignets. Un stade IV non opéré, après 13ans de bonne tolérance fonctionnelle, présentait une dégradation de ces résultats au dernier contrôle.

Une revue de la littérature, en répertoriant 126 cas sur 29 articles, a permis de confirmer la place des traitements fonctionnels, des greffes vascularisées et des résections de la première rangée des os du carpe. Aux stades précoces, le traitement fonctionnel semble inefficace et aboutit quasi constamment à l’aggravation des lésions. Les greffes osseuses vascularisées peuvent, en revanche, stopper, voire faire régresser les lésions pour le stade II. Les prises en charge palliatives sont indiquées lorsque les lésions deviennent irréversibles.

Niveau IV – série rétrospective.