L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact des nouveaux critères IADPSG (International Association of Diabetes Pregnancy Study Group) sur la prévalence du diabète gestationnel (DG) et de ses complications dans une population de femmes enceintes suivie dans notre établissement.

Durant six années consécutives, 1 680 femmes enceintes ont bénéficié d’un dépistage du DG entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée selon les critères de l’OMS après une charge orale de 75g de glucose. Nous avons comparé la prévalence du DG selon les critères de l’OMS (glycémie à jeun (GAJ) - 1,26g/l et/ou glycémie à 2 heures (G2h) -1,40g/l) à celle calculée selon les critères IADPSG (GAJ - 0,92g/l et/ou G2h - 1,53g/l). Ces femmes étaient âgées en moyenne de 29,2±4,7 ans, avec un index de masse corporelle de 25,48±5,3kg/m², et avaient une parité de 2,3±1,6.

Cent cinquante-sept femmes (9,34 %) étaient OMS + et 330 (19,6 %) IADPSG +.Le groupe OMS – IADPSG + (GAJ : 0,92–1,25), et donc non pris en charge, comparé au groupe IADPSG – (GAJ<0,92) retrouve respectivement une prééclampsie (12,0 vs 4,68 %, p<0,003), un taux de césariennes (47,3 vs 24,3 % p<0,01), une macrosomie (22,3 vs 6,7 %, p<0,001), une prématurité (4,2 vs 2,3 %), plus élevés dans le 2^e groupe.

Les critères IADPSG identifient plus de DG, et même si leur prise en charge est un véritable challenge, l’amélioration du screening du DG procure une opportunité pour réduire la morbidité materno-fœtale qui lui est associée.