La perception du goût et les préférences alimentaires sont influencées par les hormones intervenant dans la régulation de l’homéostasie énergétique. Les objectifs de cette étude étaient : (1) de comparer la perception hédonique et gustative des aliments entre des sujets sains et des patients diabétiques de type 2 (DT2); (2) d’étudier chez ces derniers, l’impact d’un traitement par analogue du GLP-1 (Liraglutide).

Le plaisir à ingérer et l’envie de consommer des aliments lipidiques, protéinés et glucidiques ont été évalué chez trente patients DT2 et trente sujets sains. Les seuils de détection gustatifs pour les saveurs sucré, salé et amer ont également été mesurés. Les réponses des DT2 ont été étudiées avant et après trois mois de traitement par Liraglutide (1,2mg/jour).

Les patients DT2 éprouvent un plaisir olfactif pour les aliments sucrés plus important que les sujets sains (p<0,001). En revanche, l’envie de consommer et le plaisir gustatif pour les produits sucrés sont significativement moins élevés chez les patients DT2 (p<0,01).

Les patients DT2 ont une envie plus élevée de consommer des produits gras (p<0,01). Tout comme le plaisir induit par les aliments gras (p<0,05), cette envie est diminuée après trois mois de traitement par Liraglutide (p<0,01). Une diminution significative de la satiété (p<0,01) et de la masse corporelle (p<0,01) sont également observées suite au traitement.

Les patients DT2 présentent une sensibilité gustative plus faible pour la saveur sucrée par rapport aux sujets sains (p<0,05). Cette sensibilité est restaurée au même niveau que celle des sujets sains après traitement.

Le diabète et le traitement par analogue GLP-1 ont un impact sur la perception hédonique et gustative des aliments chez l’homme. Ces observations présentent un intérêt non négligeable dans la prise en charge nutritionnelle des patients DT2 en surpoids.