Différentes données de la littérature étayent l’hypothèse d’un rôle des polluants environnementaux considérés comme perturbateurs endocriniens dans l’épidémie d’obésité et de ses complications métaboliques. Notre projet vise à évaluer l’impact d’une exposition chronique à un mélange de polluants présents dans l’alimentation à doses faibles, sur une population à risque de syndrome métabolique (descendants F1) en raison de l’obésité maternelle.

Des souris C57Bl6/J sont nourries avec un régime obésogène contenant ou non un mélange de polluants persistants (dioxine, PCB153) et non-persistants (Bisphénol-A, DEHP) à la Dose Journalière Admissible (DJA) pour l’homme, 5 semaines avant accouplement, pendant la gestation et la lactation, et jusqu’à 12 semaines dans la descendance F1 (appelée respectivement ObDJA et Ob0).

Les paramètres suivis incluent la prise pondérale, la glycémie, les niveaux plasmatiques d’insuline, de leptine et d’adiponectine, et les tests de tolérance au glucose et de sensibilité à l’insuline. Le patron d’expression de gènes candidats a été étudié par qPCR dans le tissu adipeux sous-cutané des descendants F1 entre 3 (sevrage) et 12 semaines d’âge dans les deux sexes.

Chez les femelles ObDJA, une augmentation de l’insulinémie au sevrage et une diminution de la tolérance au glucose à 12 semaines d’âge est observée, témoignant d’une insulino-résistance. Chez les mâles ObDJA, une insulino-résistance s’installe dès 7 semaines alors que l’adiponectine sérique est augmentée. Chez les femelles ObDJA une forte stimulation des niveaux d’expression de FABP4 et d’IL6 est observée dans le tissu adipeux sous-cutané. Les résultats pour FABP4 sont confirmés par Western-blot. Chez les mâles ObDJA, d’autres cibles ont été identifiées incluant PPARgamma (diminution) et TNFalpha (stimulation).

La présence d’un mélange de polluants faiblement dosés dans l’alimentation obésogène de la mère induit chez la F1 des altérations métaboliques et des modifications d’expression génique qui varient selon l’âge et le sexe.