PO20 Effet d’un peptide inhibiteur des canaux TREK-1 sur la sécrétion d’insuline - 10/04/12
Résumé |
Introduction |
L’étude du récepteur-3 de la neurotensine (NTSR3), aussi connu sous le nom de sortiline, nous a permis de mettre en évidence qu’un de ses produits de maturation est aussi un ligand du canal K + TREK-1. Nous avons ainsi pu montrer que ce propeptide (spadine) est capable de bloquer ce canal rectifiant entrant de type 2P. Cette liaison entraîne une dépolarisation de la membrane des neurones. Cet effet confère à la spadine des propriétés d’antidépresseurs (similaire au Prozac mais d’action plus rapide) sur des modèles animaux. Compte tenu de leur co-expression dans les cellules bêta pancréatiques, nous avons postulé un rôle du complexe formé par le NTSR3 et le canal TREK-1 et de la spadine dans le contrôle de la sécrétion des hormones pancréatiques et plus largement dans le métabolisme.
Matériels et méthodes |
Nous avons mesuré la co-expression des deux protéines par PCR, par immunocytochimie et immunohistochimie. Les images ont été obtenues par microscopie. Afin de déterminer le rôle de la spadine nous avons utilisé des modèles in vitro (lignées de cellules b-TC3 et MIN6) et in vivo (souris sauvages C57B6).
Résultats |
Nous avons montré par PCR et western blot que le NTSR3 et le canal TREK-1 sont co-exprimés dans le pancréas endocrine. Les autres tissus testés sont restés négatifs. Les analyses d’expression par co-localisation confirment que les deux protéines sont co-exprimées dans les îlots de Langherans, au niveau des cellules alpha et beta. Nous avons aussi pu démontrer par immunohistochimie que les deux protéines sont co-localisées dans le noyau arqué de l’hypothalamus. L’hybridation in situ confirme ces résultats.
Nous avons par ailleurs pu observer par électrophysiologie que les courants TREK-1, exprimés par les cellules beta pancréatiques, sont inhibés en présence de propeptide. Ce blocage aboutit à une différence dépolarisante du potentiel de membrane 10mV. Les expériences préliminaires de sécrétion d’insuline montrent que la spadine modifie la sécrétion d’insuline mesurée sur des lignées cellulaires et sur les îlots isolés. Les premières expériences in vivo indiquent cependant que l’injection intra péritonéale de spadine à des souris à jeun n’a pas d’effet sur la glycémie.
Conclusion |
Les résultats obtenus dans cette étude prouvent que la spadine peut être un outil pharmacologique d’intérêt pour moduler la sécrétion d’insuline. Pour déterminer le potentiel de cette voie pharmacologique, nous proposons d’approfondir l’étude in vivo, afin de déterminer si la spadine est capable de modifier le métabolisme.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 38 - N° S2
P. A26 - mars 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.