Profil anxio-dépressif et algodystrophie : quelles interactions après une fracture de l’extrémité inférieure du radius ? - 28/03/12
Résumé |
Objectif |
Étudier le profil anxio-dépressif des patients pris en charge pour une fracture de l’extrémité inférieure du radius et rechercher des corrélations avec la survenue de l’algodystrophie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective (janvier 2008 à mars 2010) ayant inclus successivement 90 patients adressés pour rééducation après une fracture de l’extrémité inférieure du radius. Les critères d’inclusion sont une fracture extra-articulaire traitée orthopédiquement et vue dans la semaine suivant l’ablation du plâtre. L’évaluation du profil anxio-dépressif est faite lors de la première consultation, à un mois, à trois mois, à six mois et à neuf mois grâce à la version arabe du score « Hospital Anxiety and Depression Scale » (HAD). Les signes cliniques de l’algodystrophie sont recherchés systématiquement à chaque consultation. Le diagnostic est retenu selon les critères de Veldman.
Résultats |
Le score HAD dépression paraît être plus élevé dans la population algodystrophique sans différence significative. Pour le score HAD anxiété, cette différence devenait statistiquement significative à partir du premier mois concomitant de la date moyenne de survenue de l’algodystrophie (20,7jours). La population atteinte d’algodystrophie est restée significativement plus anxieuse jusqu’au sixième mois (respectivement p=0,007 à un mois, p=0,018 à trois mois et p=0,039 à six mois). L’amélioration du score HAD dépression était significativement supérieure dans la population atteinte d’algodystrophie seulement au cours du premier mois. L’amélioration de l’anxiété (en termes de score HAD) était comparable entre les deux populations tout au long du suivi, sauf au neuvième mois où elle devenait significativement plus marquée dans la population atteinte d’algodystrophie.
Conclusion |
Notre étude n’a pas identifié la dépression et l’anxiété comme facteurs prédictifs de la survenue d’algodystrophie. Cependant, dans ce dernier cas, nous avons noté une différence significative sur le plan de l’anxiété par rapport aux patients non atteints d’algodystrophie. En cas d’algodystrophie, les patients porteurs d’une fracture de l’extrémité inférieure du radius gardent des troubles anxieux pendant six mois après l’ablation du plâtre.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Purpose of the study |
To evaluate the anxio-depressive profile of patients sustaining distal radius fracture, and to seek for correlations with the occurrence of reflex sympathetic dystrophy.
Patients and methods |
From January 2008 to March 2010, 90 patients, sent for rehabilitation after a distal radius fracture, were successively included in this study. Inclusion criteria were extra-articular fracture treated conservatively and examined in the week following the plaster removal. The anxio-depressive profile was evaluated using the Arabic version of the ‘Hospital Anxiety and Depression Scale’ (HAD). The evaluations were done at the first consultation at 1, 3, 6 and 9 months. Clinical signs of reflex sympathetic dystrophy were systematically looked for at every consultation. The diagnosis was made according to Veldman’s criteria.
Results |
The HAD score for depression seems to be higher in patients suffering from reflex sympathetic dystrophy (RSD population) without a significant difference. For the HAD score for anxiety, this difference becomes significant at 1 month, concomitant with the occurrence of reflex sympathetic dystrophy. The RSD population remained more anxious until the third and the sixth month (respectively P=0.007 at 1 month, P=0.018 at 3 months et P=0.039 at 6 months). The improvement regarding depression was higher in the RSD population only in the first month. For the anxiety, the HAD score gain was comparable between the two populations until the ninth month, when it became higher in the RSD population.
Conclusion |
Our study does not identify the anxiety or the depression as risk factors of occurrence of reflex sympathetic dystrophy. However, in this case, we noted a significant difference in terms of anxiety compared to patients without reflex sympathetic dystrophy. In case of reflex sympathetic dystrophy, patients with a distal radius fracture suffer from anxiety disorders for 6 months after removal of plaster.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Algodystrophie, Anxiété, Dépression, Fracture de l’extrémité inférieure du radius
Keywords : Reflex sympathetic dystrophy, Anxiety, Depression, Distal radius fracture
Plan
Vol 32 - N° 1
P. 27-32 - mars 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?