Les cancers des voies aérodigestives supérieures sont fréquents dans le monde et la localisation oropharyngée est actuellement en forte augmentation en rapport avec une incidence de plus en plus élevée de l’infection oropharyngée à papillomavirus humain (HPV) oncogène de type 16. Le profil clinico-biologique de ces patients est différent des autres patients ayant un carcinome oropharyngé avec un âge de survenue plus jeune, la présence d’adénopathies kystiques et une histopathologie de type carcinome basaloïde. La présence d’ADN viral au sein de la tumeur est indispensable pour affirmer le rôle pathogénique du HPV dans la cancérogenèse et l’expression des ARN messagers E6/E7 constitue l’indicateur le plus pertinent pour stratifier les cancers. Plusieurs méthodes permettent la mise en évidence de l’ADN des HPV oncogènes dans le tissu tumoral mais la polymerase chain reaction (PCR) suivie d’hybridation est la technique la plus sensible et la plus utilisée. Selon plusieurs études, le pronostic paraît meilleur chez les patients porteurs de carcinomes oropharyngés HPV positifs par rapport aux patients ayant un carcinome oropharyngé secondaire au tabagisme et à la consommation d’alcool, en termes de survie et de contrôle locorégional. L’avenir est la vaccination ; à ce propos, de futures études montreront si la vaccination réalisée pour prévenir l’apparition de cancer du col permet de diminuer la fréquence des cancers oropharyngés chez les femmes vaccinées.