Encore aujourd’hui, le diagnostic de la maladie de Menière (MdM) ne peut être formellement confirmé que postmortem par mise en évidence de l’hydrops endolymphatique. La phase des otoémissions acoustiques (OEA) s’est montrée très sensible aux variations de pression intracrânienne. Une première analyse des OEA chez des patients atteints de MdM est en faveur d’une sensibilité accrue de ce signal acoustique aux faibles variations de pression intracrânienne. L’objectif principal est de confirmer cette sensibilité particulière des OEA en cas de MdM.

Dans une étude prospective, sur 32 cas consécutifs atteints de MdM admis en crise en consultation ou hospitalisation, 20 malades (23 oreilles) purent avoir un calcul de phase des OEA en position assise et couchée, centré sur 1kHz, appelé test de déphasage acoustique. Ce test fut comparé à une population témoin.

Le test de déphasage acoustique put être réalisé chez 62,5 % de malades en crise (58,9 % d’oreilles atteintes). Dans la population témoin, l’intervalle de confiance de 95 % de variation de la phase lors du test de déphasage acoustique était compris entre –30° et+45°. Ce déphasage fut significativement plus marqué, sortant de l’intervalle normal, en cas de MdM, chez 18 d’entre eux (déphasage négatif extrême à –80° et positif à+145°). La sensibilité du test fut de 90 %. Au total, en cas d’OEA provoquées présentes, la valeur prédictive positive du test de déphasage acoustique fut de 100 % et sa valeur prédictive négative de 92,3 %.

Le test de déphasage acoustique s’avère utile et puissant pour objectiver un déséquilibre pressionnel au cours d’une crise de MdM.