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Les Néandertaliens d’El Sidrón (Asturies, Espagne). Actualisation d’un nouvel échantillon - 24/02/12

Doi : 10.1016/j.anthro.2011.12.003 
Antonio Rosas a, , Almudena Estalrrich a, Antonio García-Tabernero a, Markus Bastir a, Samuel García-Vargas a, Andrea Sánchez-Meseguer a, Rosa Huguet b, Carles Lalueza-Fox c, Ángel Peña-Melián d, Elena F. Kranioti a, David Santamaría e, Marco de la Rasilla e, Javier Fortea e,
a Grupo de PaleoAnthropologia, Departamento de Paleobiología, Museo Nacional de Ciencias Naturales, CSIC, Calle José Gutiérrez Abascal 2, 28006 Madrid, Espagne 
b Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social (IPHES), Área de Prehistòria, Universitat Rovira i Virgili, Plaça Imperial Tarraco 1, 43005 Tarragona, Espagne 
c Institut of Evolutionary Biology (CSIC-UPF) Passeig Marítim de la Barceloneta, 37-49, 8003 Barcelona, Espagne 
d Facultad de Medicina, Universidad Complutense de Madrid, C. Arcos de Jalón 118, 28037 Madrid, Espagne 
e Area of Prehistory Department of History, Universidad de Oviedo, Calle Teniente Alfonso Martínez s/n, 33011 Oviedo, Espagne 

Auteur correspondant.

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Résumé

Ce travail synthétise et actualise les nouvelles données du gisement d’El Sidrón (Asturies, Nord de l’Espagne). Depuis 2000, le site d’El Sidrón, daté d’environ 49000ans, délivre systématiquement de nouveaux restes d’Homo neanderthalensis. L’assemblage osseux se trouve en position secondaire et provient certainement d’un lieu extérieur attenant. L’échantillon est composé presque exclusivement de restes humains. Un modeste outillage lithique (n415) du Paléolithique moyen est présent tandis qu’il n’y a que très peu de restes de macro-faune. Tous les éléments squelettiques sont bien conservés, y compris un os rare comme l’os hyoïde. Les dents sont très nombreuses (n=213), les restes crâniens bien représentés, mais fragmentaires, tout comme le postcrâne, pour lequel on note spécialement la présence des os des mains et des pieds. Un nombre minimum de 13 individus a été identifié, représentant plusieurs stades de développement des jeunes enfants jusqu’aux adultes. La paléobiologie des humains d’El Sidrón est conforme à celle trouvée dans d’autres échantillons néandertaliens : forte fréquence d’hypoplasies dentaires et de sillons interproximaux, bien qu’il n’y ait aucune lésion traumatique sérieuse. De plus, des traces de modifications anthropiques (cannibalisme) ont été identifiées clairement sur les restes humains : traces de découpes, marques de percussions, fractures conchoïdales et éclats de remontage. Il semble y avoir eu un traitement différencié des individus. Morphologiquement, les humains d’El Sidrón montrent un grand nombre de caractères dérivés néandertaliens même si certains traits placent l’échantillon à la limite de la variation néandertalienne. L’intégration des mandibules et des os occipitaux d’El Sidrón à un plus large échantillon néandertalien révèle une possible variation géographique, avec des Néandertaliens du Sud présentant des faces plus larges associées à des hauteurs faciales plus basses. Des analyses d’ADN ancien ont été menées en développant un protocole de fouille anti-contamination afin de minimiser les risques de contamination par l’ADN moderne. Ainsi, de l’ADN mitochondrial mais aussi nucléaire ont été extraits des restes dentaires et osseux. Curieusement, les analyses comparatives d’ADNm suggèrent une affinité des Néandertaliens de la Péninsule ibérique avec les Néandertaliens d’Europe centrale. Les analyses de l’ADN nucléaire ont permis l’identification de quelques gènes fonctionnels tels que le récepteur de la mélanocortine 1 (MC1R) qui régule la pigmentation des cheveux et de la peau ; le FOXP2, un gène impliqué dans le développement du langage ; et le gène impliqué dans le système des groupes sanguins ABO. Aujourd’hui l’échantillon humain d’El Sidrón est le plus important de la Péninsule ibérique et augmente le registre fossile de la lignée évolutive européenne, confirmant ainsi une variabilité écogéographique au sein des populations néandertaliennes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

This paper synthesizes and updates the information coming from the El Sidrón (Asturias, Northern Spain) neandertal site. Since 2000, a new sample of Homo neanderthalensis dated to at least 49,000years old is being systematically recovered at the El Sidrón cave site. The bone assemblage is located in a secondary position, and certainly derives from a close location. The sample is almost exclusively composed of human remains. There is a moderate number of Middle Paleolithic stone tools (n415) and very few macro-faunal remains. All skeletal parts are preserved, including some rare bones such as the hyoid bone. Teeth are abundant (n=213), cranial and postcranial remains are also well represented, but fragmentary, with a special presence of foot and hand bones. A minimum number of thirteen individuals has been identified, comprising different developmental stages from infancy to adulthood: one infant, two juveniles, three adolescents, and seven adults. Paleobiology of the El Sidrón humans fits the pattern found in other neandertal samples: a high incidence of dental hypoplasia and interproximal grooves, yet no serious traumatic lesions are present. Moreover, unambiguous evidence of human-induced modifications (cannibalism) was found on the human remains: cut marks, percussion pitting, conchoidal scars and adhering flakes. Individuals seem to have been treated differentially. Morphologically, the El Sidrón humans show a large number of neandertal lineage-derived features even though certain traits place the sample at the limits of neandertal variation. Integrating the El Sidrón human mandibles and occipital bones into the larger neandertal sample reveals a possible geographic patterning, with southern Neandertals showing broader faces with increased lower facial heights. Ancient DNA analyses have been carried out, developing an anti-contamination protocol of excavation for minimizing the risk of modern human DNA contamination. As a result both mitochondrial and nuclear DNA have been extracted from dental and osteological remains. Curiously, mtDNA comparative analyses suggest a population affinity of Iberian Peninsula Neandertals with Central European Neandertals. Nuclear DNA analyses have permitted the identification of some functional genes such as the melanocortin 1 receptor (MC1R), which regulates hair and skin pigmentation; the FOXP2, a gene involved in the development of language; and the gene involved in the ABO blood group system. Nowadays the large El Sidrón sample is the most significant neandertal sample from the Iberian Peninsula, and augments the European evolutionary lineage fossil record, supporting ecogeographical variability across neandertal populations.

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Mots clés : Néandertal, Paléobiologie, ADN ancien, Paléolithique moyen

Keywords : Neandertal, Paleobiology, Ancient DNA, Middle Paleolithic


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Vol 116 - N° 1

P. 57-76 - janvier 2012 Retour au numéro
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