La prévalence de l'infection à VIH (virus d'immunodéficience humaine) augmente en France, l'incidence restant élevée et les multithérapies antirétrovirales réduisant fortement la mortalité. Les personnes infectées par le VIH ont désormais une espérance de vie augmentée et sont susceptibles d'être pris en charge en réanimation plus facilement.

Nous avons réalisé en France métropolitaine une enquête nationale comparative (82 établissements de santé) portant sur les pratiques des réanimateurs (n=101) et des médecins référents (n=78) pour la prise en charge du VIH, afin de connaître leurs attitudes thérapeutiques concernant les antirétroviraux dans différentes situations de réanimation.

Les résultats démontrent une hétérogénéité importante dans les réponses des réanimateurs, avec une proportion importante de réponses «non tranchées». L'attitude des médecins référents pour le VIH semble plus homogène. Il apparaît une absence de collaboration entre les deux spécialistes au sein des hôpitaux. Les CISIH (Centres d'information et de soin de l'immunodéficience humaine) sont peu consultés.

Il est nécessaire de renforcer les connaissances des réanimateurs vis-à-vis d'une pathologie et de traitements en constante évolution. L'accès à l'information actualisée ou à un médecin référent doit être simplifié et il convient de développer des études sur la gestion des antirétroviraux en réanimation.

The HIV-positive population is still increasing because the incidence of the disease remains high while the effectiveness of highly active antiretroviral therapy (HAART) has dramatically reduced mortality. HIV infected patients have an increased life expectancy and are more readily admitted to intensive care units.

We conducted a nation-wide comparative study in France of how these patients are managed by ICU specialists, on one hand, and HIV specialists, on the other, to better understand the use of antiretroviral therapy in critically ill patients.

The results show heterogeneous responses of ICU specialists with an important proportion of non decisive answers. The answers of HIV specialists are more homogeneous. There appears to be little or no cooperation between the two specialties. The CISIH (French centers for the information and care of human immunodeficiency) are rarely consulted.

ICU specialists must be better informed on this rapidly evolving disease. Access to updated information or to an HIV specialists must be made easier. Studies should also be made on how HAART is employed in ICUs (pharmacology, pharmacodynamics...).