Les ruptures traumatiques de l’artère sous-clavière (RTASC) sont rares et de pronostic péjoratif. L’objectif de ce travail est de décrire l’épidémiologie et les caractéristiques de la prise en charge clinique des RTASC chez les victimes d’accident de la circulation.

Grâce au registre des accidents de la circulation du département du Rhône (France), toutes les victimes de RTASC ont été identifiées à l’aide du code AIS entre 1996 et 2008. Les dossiers cliniques, biologiques, radiologiques et la survie à j60 des patients ont été analysés rétrospectivement durant les phases pré- et intrahospitalières.

Parmi les 1181 patients avec un traumatisme thoracique grave identifiés dans le registre, une RTASC a été observée chez cinq patients (0,4 %). Quatre des cinq patients sont décédés par choc hémorragique précoce et réfractaire. De nombreuses similarités ont été mises en évidence entre ces patients : 1) les victimes arrivées vivantes à l’hôpital étaient toutes des motards ayant eu un accident sans antagoniste ; 2) le bilan lésionnel retrouvait un polytraumatisme sévère, thoracique et 3) orthopédique ; 4) cliniquement et biologiquement, il existait des signes de choc hémorragique grave ; 5) radiologiquement, il existait toujours des signes de dissociation scapulothoracique.

Les RTASC sont des lésions rares, mais de pronostic sombre. La reconnaissance de ces lésions doit être précoce chez un motard accidenté seul, devant une triade clinique associant, un état de choc hémorragique, un traumatisme sévère du thorax et des membres supérieurs. La radiographie thoracique montrant une dissociation scapulothoracique doit conduire à une prise en charge médicochirurgicale rapide dans un centre adapté.

Traumatic Subclavian Arterial Ruptures (TSCAR) are rare and with a poor prognosis. The aim of this study was to describe the epidemiological data and the medical charts of the initial care of each patient suffering a TSCAR following a traffic accident.

Using the register of the road crash in the Rhone department (France) that records every casualty using the AIS codes, we retrospectively reviewed the prehospital and intrahospital medical, biological and radiological charts of every patient. Follow-up was obtained at day 60 post-trauma.

Among the 1181 severe traumatic injuries, five casualties have been recorded in the register with a TSCAR (0.4%). Four of the five patients died in an early dramatic fatal hemorrhagic shock. Similarities between casualties were observed for patients still alive at hospital arrival that associate 1) a two-wheel motorized rider (2-WMR) crashing without antagonist 2) a severe polytraumatism including thoracic and 3) orthopaedic lesions; 4) clinical and biological signs of a severe haemorrhagic shock; 5) radiological signs of scapulothoracic dissociation.

TSCAR are rare with a high mortality. We recommend improving the early care by the recognition of the triad associating early severe shock, polytraumatism (thorax and superior limb) and radiological signs evocating scapulothoracic dissociation in a 2-WMR. These signs must lead to the operating theatre as fast as possible in association with early massive transfusions.