Les sentiments de la médecine. La pratique au risque de l’influence - 30/11/11
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Résumé |
Faudrait-il se prémunir de l’influence dans la relation médecin–malade ? Des dispositifs de plus en plus sophistiqués sont censés faire valoir le principe actif d’un médicament dégagé de ce qui revient à la relation de confiance qui s’instaure entre le médecin et le malade et plus généralement des croyances auxquelles ils adhèrent. Or, plutôt que d’aseptiser la relation médecin–malade, de tenter de la dégager de toute influence, il convient de prendre en compte les ressorts symboliques de l’efficacité dans le soin. L’influence a le pouvoir de guérir du fait même que la relation de soin s’inscrit dans un champ de parole et de langage où le récit de la maladie, son roman, les paroles échangées ont leur portée symbolique. Quand l’effet se manifeste positivement, c’est une heureuse surprise dont les deux partenaires se satisfont sans forcément chercher à comprendre. Quand c’est l’effet contraire qui survient, la perception négative du soignant par le malade peut s’accompagner d’une aggravation de ses douleurs, comme dans le cas de Monsieur V., ou de tous autres symptômes. La tendance actuelle à ne « croire » qu’en l’efficacité technoscientifique de la médecine est si grande que l’influence est considérée comme un risque et empêche le soignant de se risquer à la rencontre avec le patient. La technique viendrait résorber, annuler, ce risque de l’influence. Mais à se prémunir ainsi, ce n’est plus de confiance et d’« amour » dont il est question, mais de défiance et de « haine ». La judiciarisation galopante de nos pratiques en est une conséquence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Is it necessary to guard against influence in the relationship between doctor and patient? Increasingly sophisticated frameworks are supposed to assert the active principle of a medical prescription separated from everything that refers to the confidential relationship which is to be established between the doctor and patient and more generally the beliefs to which they adhere. Now, rather than disinfecting the doctor–patient relationship, attempting to clear the relationship of any influence, it is necessary to account for the symbolic responsibilities of efficiency in care. Influence has the power to heal for the same reason that the care relationship is inscribed in a field of speech and language where the narrative of the illness, its story, the conversations exchanged derive their symbolic quality. When this effect manifests positively, it is a happy surprise that the two partners are content to accept without really looking to understand how it has worked. When it is the opposite, the patient’s negative perception of the doctor can run alongside a worsening of his pain, is the case of Mr V., or other symptoms. The current trend to only “believe” in the technoscientific efficiency of medicine is strong to such an extent that influence is considered as a danger and prevents the carer from risking a meeting with the patient. The technique works to clear, to stop, the risk of influence. But to guard against in such away, it is no longer confidence and “love” that are in question, but defiance and “hatred”. The rapid litigiousness of our practices is one such consequence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Douleur, Influence, Médecine, Psychologie, Sentiment
Keywords : Influence, Medicine, Pain, Psychology, Sentiment
Plan
Texte repris à partir de l’intervention « La pratique au risque de l’influence Regard des sciences humaines » au 10e Congrès de la SFETD, 17–20 novembre 2010 à Marseille. |
Vol 12 - N° 6
P. 304-310 - décembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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