L'allotransplantation de tissus composites (ATC) représente un formidable espoir en chirurgie reconstructrice, mais son développement est actuellement limité par les effets secondaires des agents immunosuppresseurs. L'induction d'une tolérance spécifique, une situation particulière du receveur qui ne développerait pas de réaction immunitaire contre les antigènes du donneur, mais qui resterait parfaitement immunocompétente face à tous les autres antigènes présentés, est la voie de recherche la plus prometteuse. La création d'un chimérisme hématopoïétique mixte par l'infusion du receveur avec des cellules de moelle osseuse du donneur a permis l'induction d'une tolérance sans immunosuppression chronique. L'appariement génétique du donneur et du receveur est une autre voie de transplantation de tissus composites avec seulement une courte période d'immunosuppression. Des études ont déjà montré une survie à long terme de greffons musculosquelettiques entre des porcs appariés par le complexe majeur d'histocompatibilité. Par ailleurs, de nouveaux agents immunosuppresseurs d'action plus spécifique pourront réduire les effets secondaires et prévenir l'éventuelle évolution vers le rejet chronique. L'immunosuppression spécifique du composant cutané serait particulièrement utile en allotransplantation de membre, car la peau — toujours considérée comme le tissu le plus antigénique — est facilement accessible à un traitement local en application ou par irradiation.

Hand and composite tissue allotransplantation (CTA) holds great potential for reconstructive surgery but its development is currently limited by the side effects of the immunosuppressive drugs. Induction of specific tolerance, a situation where the recipient does not mount an immune response against the allograft but remains fully immunocompetent, holds exciting promise. Generation of mixed hematopoietic chimerism by infusing the recipient with donor bone marrow cells has been shown to induce tolerance without chronic immunosuppression. Genetic matching of the donor and the recipient is another option for transplanting composite tissues with only an initial course of immunosuppression. Experiments demonstrated long-term survival of musculoskeletal allografts between MHC-matched miniature swine. Finally, new immunosuppressive agents with a more targeted action will reduce side effects and may prevent the development of chronic rejection. Skin-specific immunosuppression is particularly useful for limb transplants since skin, regarded as the most antigenic component, is easily accessible to topical or irradiation therapies.