Place des traitements médicaux : indication, durée, efficacité, chez la femme porteuse de fibromes utérins symptomatiques en période d’activité génitale - 26/11/11
Résumé |
Les ménométrorragies sont le symptôme le plus fréquemment associé aux fibromes. Ceux-ci peuvent également être une source de gêne pelvienne, voire de douleurs à type de dysménorrhée et à l’extrême de phénomènes de compression mécanique urinaire ou digestive. Ces recommandations visent à établir un état des lieux du traitement médicamenteux des fibromes. Si aucun traitement n’est susceptible de les faire disparaître, différentes molécules permettent d’en réduire les symptômes. À l’exception de l’acide méfénamique, tous les traitements évoqués dans ce texte sont soit des composés induisant une anovulation soit des composés contre-indiqués au cours de la grossesse, d’où la place très limitée du traitement médical dans la prise en charge de l’infertilité en relation avec un fibrome. L’acide tranéxamique, les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou une forte dose d’estrogène peuvent être indiqués dans les épisodes hémorragiques aigus. Concernant les progestatifs, le lynestrénol permet une réduction modeste de volume des fibromes et une augmentation modérée du taux d’hémoglobine avant chirurgie. Les progestatifs oraux prégnanes et nor-prégnanes peuvent permettre une amélioration du profil de saignement à court-moyen terme. L’utilisation des agonistes de la Gonadotropin Releasing Hormone (GnRH) peut permettre une réduction des saignements accompagnée d’une restauration d’un taux d’hémoglobine proche de la normale en préopératoire. L’adjonction de tibolone aux agonistes de la GnRH semble intéressante puisque l’amélioration du profil de saignement paraît conservée alors que les effets secondaires classiquement rencontrés avec la GnRH semblent réduits. Le bénéfice du stérilet à la progestérone sur les symptômes liés aux fibromes est établi concernant la réduction des saignements et la restauration des taux d’hémoglobine. La mifépristone permet une réduction de la taille des fibromes ainsi qu’une amélioration des symptômes qui y sont associés. Les modifications endométriales (hyperplasie sans atypie) décrites après trois mois de traitement sont en cours d’évaluation. Les autres modulateurs du récepteur à la progestérone (SPRM) évalués chez la femme permettent une amélioration des symptômes liés aux fibromes. Le danazol pourrait être efficace à court terme pour la réduction des symptômes liés aux fibromes utérins. Le tamoxifène et le raloxifène présentent un bénéfice global faible. L’utilisation de l’aminoglutéthimide et du fadrozole est trop peu documentée pour conclure. Toutefois, le létrozole est aussi efficace que les agonistes pour la réduction du volume des fibromes et moins pourvoyeur de bouffées de chaleur. L’anastrozole permet une réduction du volume des fibromes, des douleurs et des saignements. En l’absence de donnée clinique, il n’existe aucun argument pour traiter la pathologie myomateuse par fulvestrant, pirfénidone ou interféron.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The most frequent symptom with leiomyoma is menometrorrhagia. However, it can be responsible of pelvic pain, dysmenorrhea or urinary and digestive compression when it is particularly voluminous. These recommandations were made in order to review medical management of fibroids. If no therapy is able to have them disappear, various drugs may reduce their related symptoms. Tranexamic acid, non-steroidal anti-inflammatory drugs and high dose of oestrogen may be useful in the management of acute hemorrhagic disorders. Progestin, such as lynestrenol induces small reduction in leiomyoma volume and moderate increase in hemoglobin level before surgery. Pregnane and nor-pregnane may improve menstrual bleeding in short or mild delays. The use of Gonadotropin Releasing Hormone (GnRH) agonists can reduce menstrual bleeding with hemoglobin recovery. Add-back therapy using tibolone seems interesting since secondary effects encountered with GnRH agonists may be reduced. Levonorgestrel-releasing intrauterine system is proven to reduce increased menstrual bleeding and restore hemoglobin level. Aminoglutethimide and fadrozole have been underevaluated to conclude when letrozole seems as efficient as GnRH agonists to reduce leiomyoma volume and provide less hot flushes. Anastrozol is associated with reduction in leiomyomata volume, pain and menstrual bleeding. Mifepristone reduces the size of uterine leiomyomata, improves symptomatology, but could be associated with development of endometrial hyperplasia. SPRM evaluated in females have shown to improve leiomyoma related symptomatology. Danazol could be useful to reduce leiomyoma related symptoms in short terms. Tamoxifen and raloxifen show modest overall benefit. Because of insufficient data concerning fulvestrant, pirfenidone or interferon, their prescription cannot be recommended in patients with leiomyomata.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fibrome, Saignement, Douleurs pelviennes, Traitement médical
Keywords : Leiomyomata, Bleeding, Pelvic pain, Medical treatment
Plan
Vol 40 - N° 8
P. 858-874 - décembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.