To prescribe or not to prescribe… (in chronic pain… and elsewhere…)? - 25/11/11
Abstract |
Most medical doctors close a consultation by a drug prescription, even if some doubts exist about the treatment efficacy. The aim of this paper is to open a discussion on the questions underlying this urge to prescribe and to make some proposals for the clinical practice. Firstly, the psychosocial factors which may question the relevance of the prescription will be discussed. These elements (unrealistic treatment expectancies, distrust or anger against caregivers, multiple earlier treatment failures, or a relatively balanced situation) might threaten potential treatment benefits but may be difficult to identify and take into account. Secondly, some caution has to be made if the clinician decides to prescribe despite these psychosocial contraindications. It is then important to discuss with the patient the meaning of the treatment, its concrete aims and its practical modalities. Finally, observing that concluding a consultation without any prescription might be very uncomfortable for the caregiver, asks questions about the symbolic meaning of the prescription: need for the patient to be mothered, need “to keep up” for the doctor, biomedical reference frame observance. We conclude that, in spite of the anxiety raised when no prescription is made, the absence of prescription might paradoxically reopen the therapeutic process. Observing that pain may resist to the treatments allows a move towards broader objectives than symptom control. Such a change is possible only if it is recognised that the biological and psychosocial conditions of efficacy of the treatment are not, or will never be, optimal.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Pour de nombreux médecins, clôturer une consultation par une prescription médicale va de soi, parfois malgré des doutes sur l’efficacité du traitement. L’objectif de cet article est de discuter quelques questions soulevées par le caractère presque automatique du geste prescripteur, en dégageant quelques pistes pour la pratique clinique. Les facteurs psychosociaux susceptibles de remettre en question la pertinence d’une prescription sont discutés. Ceux-ci (attentes inadéquates des patients, méfiance ou colère vis-à-vis des soignants, accumulation d’échecs thérapeutiques, situation d’équilibre) menacent le bénéfice potentiel d’un traitement mais peuvent être difficiles à identifier et prendre en compte. Les précautions à respecter si le médecin décide de « prescrire malgré tout » sont abordées : discuter avec le patient le sens du traitement, ses objectifs concrets et ses modalités pratiques. Enfin, le constat que ne « rien » prescrire à l’issue d’une consultation peut générer beaucoup de malaise chez le médecin soulève la question de ce que peut symboliquement représenter l’acte de prescrire : besoin de « maternage » du patient, besoin « d’être à la hauteur » du soignant, alignement sur la norme implicite du cadre biomédical. Nous concluons que, malgré les craintes que peut susciter une non prescription, celle-ci est paradoxalement susceptible de relancer le processus thérapeutique. Le constat de la résistance de la douleur permet d’évoluer vers des objectifs plus larges que le contrôle du symptôme. Cela n’est cependant possible que moyennant la pleine reconnaissance que les conditions biologiques et psychosociales d’efficacité du traitement ne sont pas suffisamment présentes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Keywords : Prescription, Chronic pain, Acceptance, Biopsychosocial model, Doctor–patient relationship
Mots clés : Prescription, Douleur chronique, Acceptance, Modèle biopsychosocial, Relation médecin–malade
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Vol 54 - N° 8
P. 465-477 - novembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.