Le but de la présente étude était d’évaluer comment les facteurs émotionnels et relationnels affectent le désir sexuel dans chaque genre, justifiant ainsi les différences de genre dans le désir sexuel. Deux cent cinq hommes et 237 femmes ont répondu à un ensemble de questionnaires évaluant la psychopathologie, les émotions pendant l’activité sexuelle, l’ajustement dyadique et la fréquence du désir sexuel. Une analyse multivariée de la covariance (MANCOVAS) a été effectuée afin d’évaluer les différences entre les genres et les groupes à désir sexuel faible et à désir sexuel élevé. Les résultats ont montré que les femmes présentaient des niveaux plus élevés de psychopathologie et significativement plus de sentiments de souffrance pendant l’activité sexuelle, tandis que les hommes présentaient plus de crainte et de honte dans le même contexte. En outre, la psychopathologie interférait dans le désir sexuel masculin et féminin de manière très similaire. Cependant, les émotions influençaient le désir sexuel féminin et masculin par des voies différentes. Concernant « l’ajustement dyadique », les résultats ont indiqué que les participants avec désir élevé ont eu significativement plus de consensus dyadique, de cohésion, de satisfaction, et d’affection. Ces résultats étaient indépendants du genre, suggérant qu’hommes et femmes évaluent leur dynamique relationnelle de manière similaire. Les résultats suggèrent que les protocoles thérapeutiques dédiés aux difficultés du désir sexuel devraient prendre en compte l’ajustement dyadique et les émotions durant l’activité sexuelle, en considérant également la façon dont la psychopathologie et les émotions spécifiques agissent différemment sur le désir sexuel selon le genre.