Nous réfléchissons ici sur le positionnement clinique du psychologue pratiquant dans le cadre d'une mesure d'accompagnement psychologique de sujets adolescents ou adultes mis en examen dans un contexte présentenciel. Nous suggérons que l'adresse au social et au judiciaire par le délit est une forme spécifique de demande, notamment pour des sujets dont la problématique s'oppose à la prise de conscience d'une nécessité de soins. Le travail de psychisation des faits constitue un point essentiel dans cet accompagnement psychologique aux effets imprévisibles, visant à faire émerger un travail de subjectivation. Pourtant, dans certains cas, la mise en sens du passage à l'acte n'est qu'effleurée, tant le psychologue sert de contenant aux traumatismes vécus et sollicités à nouveau par l'affaire judiciaire, mobilisant massivement les représentations contre-transférentielles. L'élaboration du cadre de la rencontre et de ses paradoxes constitue une des conditions fondamentales à la possibilité d'instaurer un lien, en souffrance dans l'histoire du sujet.

We think about the practise of the psychologist in judicial milieu who accompany adolescents or adults accused, before judgment. We suggest that this people address a specific demand on the social environment by acting out; their psychic difficulties include the absence of a cure demand. In this context, the verbalisation about the transgressive acting out permit to open a subjectivation work. But for the most suffering patients, the psychologist serve to contain the early life traumatisms, linked to the judicial affair, and which mobilize notably the counter-transference of the clinician. The elaboration of the meet setting, with his paradoxical aspect, constitute one of the conditions to create a relation, in suffering way in the life history of the patient.