Les enfants en période de latence représentent la cohorte la plus nombreuse parmi les jeunes patients venus en consultation de psychiatrie de l'enfant. Mais la grande diversité des situations aux plans clinique et pronostique, leur évolutivité inhérente au processus de développement, ainsi que les écarts difficilement réconciliables entre modèles théoriques, rendent leur classification toujours risquée. Trois points sont à peu près sûrs : les motifs de consultation sont majoritairement scolaires, et sont dominés par les troubles du langage et du comportement qui mettent à mal les apprentissages des règles et des codes ; la réticence de ces enfants à s'exprimer a encouragé le recours à des médiations thérapeutiques originales : contes, théâtre, marionnettes. Celles-ci se montrent très utiles à condition d'être judicieusement choisies, de ne pas afficher de visées normatives mais d'être l'occasion pour ces enfants de découvrir le plaisir de se raconter.