Les principaux allergènes des rosacées sont des protéines de défense contre les phytopathogènes. Il s’agit de protéines de transfert lipidique (LTP). Pru p3, LTP de la pêche, est un des allergènes majeurs. Une femme de 38ans présentait une allergie isolée à la pêche depuis l’enfance (urticaire de contact). Elle était traitée occasionnellement par anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) pour des migraines. Elle tolérait habituellement la pêche pelée ainsi que les autres rosacées. Elle a présenté des symptômes anaphylactiques trois heures après l’ingestion d’une nectarine et la prise de kétoprofène. Les prick-tests natifs révélaient une sensibilisation à la pêche, nectarine, prune et cerise. Les IgE spécifiques étaient positives à Pru p3, négatives pour les autres allergènes de la pêche. Les tests de réintroduction avec la nectarine seule et l’AINS concerné étaient négatifs. Nous émettons l’hypothèse d’une allergie aux LTP dont l’expression clinique a été favorisée par la prise d’AINS. Cette situation se rapproche de l’anaphylaxie alimentaire induite par l’exercice (AAIE) au blé. Dans cette entité, l’expression clinique de la sensibilisation à l’allergène responsable, l’ω5-gliadine est favorisée par l’exercice physique mais aussi par la prise d’AINS. L’exercice physique ou les AINS entraîneraient des modifications du tractus intestinal, favorisant le passage de l’allergène dans la circulation sanguine. Chez un patient sensibilisé à un panallergène tel que les LTP, la prise d’AINS peut élargir le spectre des réactions cliniques à des aliments jusque-là tolérés.

The major allergens of rosaceae are pathogenesis related proteins that are secreted to protect the plant against phytopathogenic fungus. Pru p3, a lipid transfer protein (LTP) is one of peach major allergens. A 38 year-old woman had a history of isolated peach allergy since the childhood (contact urticaria). Consumption of peeled peaches and other rosaceae was well tolerated. She occasionally took non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) on demand for migraine. She presented anaphylactic symptoms three hours after nectarine consumption. She had taken ketoprofen before meal. Positive skin prick tests were observed for peach, nectarine, plum and cherry. Specific IgE to Pru p3 were positive, specific IgE for other peach allergens remained negative. Challenge test with nectarine alone and NSAID alone were negative. We hypothesized that intake of NSAID before fruit eating may have increased the level of LTP allergen in the serum, leading to clinical manifestations. A similar mechanism has already been described in food anaphylaxis due to wheat with previous NSAID intake.