État des lieux en France de la prise en charge des utérus cicatriciels - 26/10/11
Résumé |
Objectifs |
Progressivement, le taux de césarienne augmente en France. La prise en charge obstétricale des utérus cicatriciels est controversée. Nous avons voulu décrire les attitudes obstétricales françaises, afin d’identifier d’éventuelles disparités de prise en charge et de les confronter aux recommandations scientifiques.
Méthode |
Nous avons contacté une majorité de maternités françaises par courrier postal, électronique et par téléphone, pour répondre à un questionnaire anonyme concernant la prise en charge des utérus cicatriciels.
Résultats |
Parmi les 194 maternités ayant répondu, on compte 37 CHU et 312 praticiens dont 75,6 % exercent en secteur public et 19,2 % en secteur privé. Seulement 29,6 % des obstétriciens utilisent un protocole de prise en charge (seulement 14 % en secteur privé, p=0,003). La pelvimétrie est proposée systématiquement par 44,4 % des médecins (71,3 % en secteur privé, p=0,002). La tentative de voie basse est autorisée lors d’une présentation du siège par 20 % des obstétriciens ayant répondu, lors d’une grossesse gémellaire par 23,7 %, lors d’un utérus bicicatriciel par 12 %, majoritairement en maternités de niveau III, en CHU, et en maternités effectuant plus de 1500 accouchements par an. Le déclenchement sur utérus cicatriciel est réalisé par 73,9 % des obstétriciens, en général par ocytociques. Le déclenchement par Prostine® est proposé par 14,5 % d’entre eux (24,6 % en CHU, p=0,01), par Propess® par 19,2 % d’entre eux (30 % en CHU, p=0,008).
Conclusion |
Nous retrouvons des disparités significatives quant à la prise en charge des utérus cicatriciels. Parfois, les attitudes obstétricales ne suivent pas les recommandations. Ces résultats doivent conduire les professionnels à mettre en place une évaluation d’un certain nombre de leurs pratiques non étayées par des études.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Since many years, caesarean section rate has increased in France. The purpose of the study was to compare the different French obstetrical attitudes after a prior caesarean section.
Methods |
This retrospective study was performed between March 2008 and February 2010. We collected the answers of a majority of maternity centres contacted with an anonymous questionnaire sent by postal, electronic, fax mails.
Results |
Of the 194 maternity centres which have responded, there were 37 university hospitals and 312 obstetricians: 75.6% of them worked in public sector and 19.2% in private one. The use of a protocol is registered for 29.6% of questioned obstetricians (only 14% in private sector, P=0.002). Pelvimetry is consistently proposed by 44.4% of them. A trial of labour in case of breech presentation is proposed by 20% of questioned obstetricians, with twin pregnancies by 23.7%, with two prior low-transverse caesarean delivery by 12%, most in university hospitals, level III, with more than 1500 births per year. Induction of labour is allowed by 73.9% of questioned obstetricians, by ocytocics as a majority. Induction by Prostine® is underwent by 14.5% of them (24.6% in academic centres, P=0.01), by Propess® by 19.2% of them (30% in university hospitals, P=0.008).
Conclusion |
These findings showed that the management of delivery after caesarean section is associated with statistically significant differences in France. These informations are relevant for counselling French obstetrical practices.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Utérus cicatriciel, Accouchement par voie basse après césarienne, Protocole, Pelvimétrie, Déclenchement du travail, Maturation cervicale, Rupture utérine
Keywords : Scarred uterus, Vaginal birth after caesarean section, Protocol, Pelvimetry, Induction of labour, Cervical ripening, Uterine rupture
Plan
Vol 40 - N° 7
P. 639-650 - novembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.