Cette étude concerne l'analyse des enregistrements polysomnographiques de 33 enfants présentant un trouble spécifique de l'apprentissage avec neuf cas de dysphasie (expressive dans quatre cas et phonologicosyntaxique dans cinq cas); 21 cas de retard du langage écrit (dyslexie) et trois cas de dyspraxie avec retentissement sur le graphisme et le calcul. Ces enfants ont tous eu un bilan neuropsychologique détaillé, une IRM, un EEG standard, un enregistrement polysomnographique avec les dérivations symétriques frontorolandiques, frontotemporales et temporo-occipitales, un électro-oculogramme, un électrocardiogramme et un électromyogramme. Le but du travail est d'une part, de rechercher l'existence d'anomalies paroxystiques dans le sommeil chez ces enfants, d'en évaluer leur localisation, leur densité et leur distribution selon les stades de sommeil et d'autre part, d'étudier l'architecture du sommeil dans ce groupe et de la comparer avec un groupe témoin du même âge. Sur les 33 enfants, 19 avaient des anomalies paroxystiques dans le sommeil (57,5%) avec une densité variant de 4 à 90% du temps de sommeil total (TST) et supérieure à 10% (TST) dans 12 cas (36%). Concernant l'architecture du sommeil, on constate une réduction du TST et une augmentation de la durée des réveils intrasommeil significatives par rapport au groupe témoin. Ces résultats confirment ceux observés sur des travaux antérieurs (Chéliout-Héraut et al. 1992, 1999, Echenne et al. 1990, 1992, Picard et al. 1998, John et Nasr 2001) portant sur la relation entre anomalies paroxystiques dans le sommeil et troubles du langage oral et montrent de plus la présence de ces anomalies dans les autres troubles de l'apprentissage. L'importance de ces anomalies est discutée dans la physiopathologie des troubles spécifiques de l'apprentissage.

This study concerns the analysis of polysomnographic recordings in 33 children suffered from cognitive disorders. In this group, we distinguish nine cases of dysphasia (expressive trouble in four cases and phonological-syntaxic trouble in five cases), twenty-one cases of dyslexia and three cases of developmental dyspraxia. All the children underwent a detailed neuro-psychological evaluation, an examination by NMR, a standard EEG and a polysomnographic recording including symmetrical fronto-rolandic, fronto-temporal, temporo-occipital EEG channels, electro-oculogram, electrocardiogram and electromyogram (chin muscles). The aim of the study, on one hand is to describe paroxysmal activity during sleep, their localisation, density, and distribution in the different sleep stages. On the other hand is to compare the sleep architecture with the results obtained in a control group of 20 normal age-matched children. We observed on the 33 children, paroxystical abnormalities in 19 cases (57.5%). The duration of the abnormalities varied from 4 to 90% of the total sleep time (TST) and was longer than 10% of the TST in 12 cases (36%). The sleep architecture was altered with a significative reduction of the TST and a significative augmentation of the duration of the sleep arousals. Our results are compared to those obtained by the same team (Chéliout-Héraut and al. 1992, 1999, Picard and al. 1998) in children suffering from dysphasia. The existence of paroxystical abnormalities was also described during sleep in children suffering from language disorders or cognitive dysfunctions by other authors (Echenne and al. 1990, 1992, John and Nasr 2001). The presence of such anomalies is discussed in the pathophysiology of these large cognitive disorders.