Les adénomes hypophysaires restent encore, à l'heure actuelle, un champ d'investigations comme en témoignent les nombreux commentaires accompagnant la publication de la nouvelle classification de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui leur est consacrée. En effet, la pathologie hypophysaire peut donner lieu à plusieurs types de classifications, parmi lesquelles les classifications clinique, biologique, histologique et immunohistochimique. Mais il convient de savoir ce qui doit être pris en compte : le versant médical de l'endocrinologiste ou du neurochirurgien versus le versant du pathologiste, voire celui plus récent du biologiste moléculaire quand on mesure l'importance prise par l'étude des gènes suppresseurs de tumeur et des oncogènes dans la pathogénie tumorale en général. On peut imaginer qu'une histogenèse mieux comprise pourrait supprimer le cadre des « null cell adenomas » qui restent encore une énigme, même si, pour certains auteurs il s'agit d'adénomes gonadotropes comme en témoigneraient les résultats de leur mise en culture. Si le profil immunohistochimique reste indispensable au diagnostic, les nombreuses applications de la biologie moléculaire permettent des approches consacrées à la recherche de facteurs pathogéniques et pronostiques. Il est plus que vraisemblable que cette nouvelle classification, comme les précédentes, sera évolutive, et qu'elle sera en mesure d'apporter des réponses fiables principalement à propos des facteurs pronostiques. Le lecteur trouvera, dans la dernière publication de l'OMS consacrée aux tumeurs de nature endocrine, les données de base indispensables à la connaissance des adénomes hypophysaires humains. Les descriptions qui suivent donnent les caractéristiques générales des différents types histologiques et immunohistochimiques sans insister sur les données ultrastructurales qui ne font pas partie des éléments diagnostiques de routine. La seconde partie porte sur les avancées concernant les facteurs pronostiques et la pathogénie.