Avant-Propos - 27/09/11
Aux professionnels de la rééducation : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, médecins de rééducation, infirmières de rééducation, professeurs et éducateurs d’activités physiques et sportives, éducateurs spécialisés.
Aux autres intervenants s’occupant de personnes en situation de handicap : aidessoignants, animateurs, auxiliaires de vie, personnels des services de rééducation ou d’hospitalisation à domicile, personnels des foyers et Maisons d’accueil spécialisé, médecins généralistes…
Aux personnes non spécialisées, qui pourront tirer parti des conseils proposés : le patient lui-même, les familles, amis et bénévoles, membres d’associations diverses de patients.
ObjectifsIl s’agit :
Malgré ses déficiences, le patient doit devenir un expert dans l’art d’utiliser son corps pour :
Dans cette approche, le bien-être et l’épanouissement psychologique du patient sont prioritaires. De ce fait, la stratégie de prise en charge des ataxiques, des cérébelleux et de toutes les pathologies neurologiques sensitives ou motrices sans problèmes orthopédiques (maximum d’efficacité dans un minimum de temps), peut se résumer en trois mots : l’utile, l’agréable, l’expertise.
L’utileIl est indispensable d’entraîner le patient à effectuer le mieux possible toutes les activités utiles à l’indépendance fonctionnelle (marche, montée et descente des escaliers, habillage, toilette, repas, activités sociales, professionnelles, etc.). Contrairement aux apparences, chaque activité fait intervenir une coordination complexe, un équilibre et spécifique. Grâce aux moyens d’investigations actuels (analyse de la motricité, etc.), il est possible de mieux comprendre comment une personne en situation de handicap compense son déficit lors de l’exécution d’une activité sérieusement apprise. Cette compensation est spécifique de chaque handicap et de chaque activité que nous désirons optimiser.
L’agréableDans notre société, il est important d’inciter le patient à pratiquer des activités de loisir motivantes et adaptées à son handicap et à ses désirs : Activités physiques et sportives (APS), jeux, activités artistiques, artisanales, bricolage, jardinage et passetemps, etc.
Quelle que soit l’activité, un apprentissage sérieux et prolongé est indispensable pour en optimiser la maîtrise. Le patient doit devenir un véritable expert dans l’art d’utiliser son corps pour cette activité. Les activités insuffisamment apprises et rarement pratiquées manquent de coordination et donc d’intérêt.
Rééducateurs, amis, parents ou enseignants peuvent aider le patient à apprendre, mais le sujet doit aussi procéder seul par « essais et erreurs » et apprendre « par l’expérience ». Les notions de motivation, désir et volonté jouent un rôle capital dans un tel programme.
À cause de la spécificité relative de chaque apprentissage sérieux et prolongé, il faut utiliser peu (ou pas du tout) les exercices non-fonctionnels et non-ludiques (par exemple porter dix fois le talon droit sur le genou gauche avec le maximum de précision ou suivre l’arête d’une règle avec un crayon) !
L’approche fonctionnelle ludique et sportive a été utilisée pendant plus de 20 ans pour les patients cérébelleux et les ataxies proprioceptives pour lesquels elle constitue un traitement rééducatif nécessaire et suffisant. Elle s’est progressivement imposée à la plupart des patients de neurologie en association avec d’autres techniques.
Exemple 1: pour les scléroses en plaques avec spasticité on associe approche fonctionnelle, repos entre chaque exercice, bains froids et exercices assouplissants…
Exemple 2: dans les atteintes neurologiques avec algies vertébrales (en particulier sciatiques paralysantes et syndromes de la queue de cheval) il faut associer approche fonctionnelle, repos entre chaque exercice, école du dos, balnéothérapie, relaxation, massages et techniques antalgiques…
Les résultats obtenus, quantifiés par les bilans-traitements ne laissent aucun doute sur l’efficacité de l’approche fonctionnelle de ces patients (tableaux Tableau I et Tableau II).
Les indications thérapeutiques que nous allons voir sont données à titre d’exemples. L’imagination et la compétence du rééducateur doivent lui permettre de dépasser cette base pour s’adapter au cas particulier de chaque patient.
Intérêt des témoignages vidéoLes progrès de nos patients paraissent parfois tellement incroyables (surtout lorsqu’il s’agit de personnes présentant une atteinte chronique ou lentement dégénérative) que nous avons tenu à démontrer qu’il s’agit bien d’une réalité.
C’est pour cette raison que ce livre s’accompagne de films pris sur le terrain, avec des patients en rééducation, sans aucune manipulation du son (pas de doublage du son).
Cette « approche fonctionnelle » se démarque ainsi des « méthodes » mystificatrices, dont les fondements théoriques et les résultats peuvent être facilement contestés. Ces « méthodes placebo » font malheureusement perdre un temps précieux aux patients et aux thérapeutes.
Les vidéos qui accompagnent ce livre sont donc des témoignages les plus fidèles possibles d’une réalité de terrain. Elles montrent que l’entraînement aux activités d’indépendance fonctionnelle avec méthode, ténacité et persévérance permet d’améliorer considérablement l’autonomie du patient sans perte de temps. Ces vidéos démontrent que ces exercices, trop souvent méprisés à cause de leur simplicité apparente, possèdent une efficacité incomparable.
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