Avant-Propos - 27/09/11
Devant une douleur pelvi-fémorale survenant chez le sportif, le challenge diagnostique est toujours diffi cile pour le praticien tant les structures anatomiques présentes sont nombreuses et leur sémiologie lésionnelle parfois complexe… ou mal connue. Comme toujours, le premier réfl exe doit être d’évoquer une pathologie n’ayant aucun lien direct avec la pratique sportive. Une fois celle-ci éliminée, ce qui n’est pas toujours simple, les hypothèses diagnostiques traumatiques ou microtraumatiques restent multiples. Consacrer une journée à les démembrer ne nous a donc pas paru inutile.
Les lésions musculaires sont fréquentes et bien connues des traumatologues, notamment au membre inférieur où les atteintes du quadriceps et du gastrocnémien médial caracolent en tête du classement par ordre de fréquence. Les lésions des muscles du bassin sont plus rares voire controversées par certains. Pourtant, de solides connaissances anatomo-sémiologiques complétées par une lecture attentive de l’imagerie par résonance magnétique permettent d’en établir le diagnostic précoce et précis, évitant ainsi d’autres examens complémentaires inutiles et les retards de prise en charge, tous deux fort dommageables.
L’articulation sacro-iliaque, du fait de ses atteintes infl ammatoires prédominantes, est souvent citée dans les publications rhumatologiques. Cependant, les kinésithérapeutes encadrant les sportifs invoquent régulièrement sa responsabilité dans bon nombre de syndromes douloureux « lombopelviens » mécaniques. Différents tests cliniques permettant de vérifi er son implication ont été décrits. Leur fi abilité est inhomogène ainsi que l’attestent les travaux ayant cherché à l’évaluer.
Autrefois « réservées » à un public très ciblé, polytraumatisés ou sujets très âgés, vu dans un contexte traumatique aigu, les lésions de l’articulation coxofémorale ont longtemps été l’apanage quasi exclusif des orthopédistes. Aujourd’hui, compétitivité, recherche de sensations à travers la pratique de sports extrêmes, médiatisation croissante de tous les exploits « sportifs », culte du loisir à tout va, expliquent l’étendue de la tranche d’âge des sujets exposant cette articulation ainsi qu’une plus grande diversité des mécanismes traumatiques et des pathologies rencontrées : lésions chondrales, usure prothétique, luxation isolée, syndromes canalaires locorégionaux… autant de diagnostics qu’il convient de connaître et de reconnaître lorsque l’on prend en charge des sportifs.
La pubalgie reste une source de controverses malgré les nombreuses publications dont elle fait l’objet depuis plusieurs années. On peut se demander la raison de cette absence de consensus : simple problème de sémantique ? Appréciation divergente des mécanismes lésionnels ? Implication multifactorielle (os, tendon, paroi) ? L’incidence croissante de la pubalgie souligne notre compréhension imparfaite de sa physiopathologie. Par ailleurs, l’efficacité modérée de la rééducation malgré une utilisation très répandue, démontre ses limites et incite à une prescription plus pondérée et justifi ée. La chirurgie, au vu des résultats publiés, semble offrir une alternative intéressante. Qui opérer ? Quelle technique utiliser ? La confrontation d’avis spécialisés clarifi era sans doute cette problématique.
Enfin, n’oublions pas les fractures de fatigue susceptibles d’intéresser tous les éléments squelettiques et dont la présentation clinique, souvent trompeuse ou aspécifique, peut être une source d’erreurs diagnostiques aux conséquences parfois redoutables.
Nous remercions tous les spécialistes qui, soucieux de transmettre leur expérience, ont accepté d’intervenir lors de cette 27e journée de traumatologie du sport de la Pitié-Salpétrière. Ils ont permis la réalisation de ce recueil et vont largement contribuer à améliorer nos connaissances du complexe pelvi-fémoral du sportif.
Nous remercions également tous les membres de l’équipe technique pour leur aide précieuse.
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