Le traitement des intoxications aiguës comporte un traitement symptomatique, systématique pour prévenir et corriger les défaillances vitales, un traitement épurateur digestif, rénal ou extrarénal rarement, un traitement antidotique parfois. Le traitement antidotique est toujours associé au traitement symptomatique. L'existence d'un antidote, véritable médicament, est toujours la conséquence d'une meilleure compréhension de la physiopathologie de l'intoxication traitée. L'antidote peut favoriser l'élimination du toxique (chélateurs, immunothérapie), ou une voie métabolique (N-acétylcystéine) ou au contraire empêcher une transformation métabolique (fomépizole), antagoniser le toxique au niveau d'un récepteur spécifique (naloxone, flumazénil), régénérer un système enzymatique (pralidoxime) ou participer au traitement des symptômes de façon spécifique (glucagon, bleu de méthylène). Les années récentes ont permis d'évaluer et de préciser les indications et les modalités d'utilisation de certains antidotes et ont vu apparaître quelques nouveaux produits. Les antidotes sont envisagés ici selon qu'ils sont indispensables, utiles ou d'utilisation exceptionnelle. Les antidotes ou les traitements spécifiques en cours d'évaluation comme la silibinine, l'octréotide, la L-carnitine, et l'hyperinsulinémie euglycémique, sont particulièrement discutés.