Réactions cutanées ou nécrose à l'interféron alpha : peut-on reprendre l'interféron ? À propos de six cas - 01/01/00
A. Sparsa 1, 2 , V. Loustaud-Ratti 1 , E. Liozon 1 , E. Denes 1 , P. Soria 1 , M.L. Bouyssou-Gauthier 2 , V. Le Brun 2 , S. Boulinguez 2 , C. Bédane 2 , M. Scribbe-Outtas 1 , O. Outtas 1 , F. Labrousse 3 , J.M. Bonnetblanc 2 , D. Bordessoule 4 , E. Vidal 1 Correspondance et tirés à part : E. Vidal, même adresse
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Résumé |
Propos. - Les interférons alpha, bêta ou gamma, cytokines produites par les fibroblastes en réponse à des stimulations antigéniques, sont utilisés pour le traitement de maladies hépatiques, hématologiques, oncologiques et neurologiques. Les réactions cutanées représentent 5 à 12 % des effets secondaires observés avec les interférons : rash, alopécie, herpès labial, érythème et infiltration au site d'injection, nécroses cutanées rarement. Nous rapportons six cas de réactions cutanées locales à l'interféron alpha dont cinq nécroses et posons la question de la réintroduction du produit.
Méthodes. - Il s'agissait de cinq hommes et une femme d'âge moyen 59,1 ans (extrêmes : 42-74 ans). Trois patients étaient porteurs du virus de l'hépatite C et trois atteints de maladies hématologiques.
Résultats. - Les délais d'apparition des nécroses variaient de 1 à 10 mois. La guérison a été obtenue en moyenne en 16,2 semaines avec réintroduction de l'interféron dans cinq cas sur six, sans récidive.
Conclusion. - Les nécroses cutanées à l'interféron surviennent quel que soit le type d'interféron, le lieu et la dose d'injection avec des délais de 2 mois à 9 ans. Les mécanismes physiopathologiques demeurent inconnus. La morbidité est liée aux longues durées de cicatrisation (4 à 6 mois), cette dernière nécessitant parfois une chirurgie. Il faut être vigilant devant un érythème, premier signe avant la nécrose, et changer le lieu d'injection. S'il existe une nécrose, il convient de rechercher un facteur de thrombophilie, d'éliminer tout facteur diminuant la microcirculation (DHE, bêtabloquants, tabac...) et de reprendre les injections prudemment en d'autres sites, les injections étant alors réalisées par une infirmière lorsque le patient les faisaient lui-même auparavant. Il faut insister sur un bon apprentissage de l'auto-injection.
Mots clés : nécroses cutanées ; interféron.
Abstract |
Purpose. - Alpha, beta or gamma interferon (INF) are cytokines produced by cells in response to antigenic stimulation. They are used to treat various hepatic, hematological, oncological and neurological diseases. Cutaneous reactions (rash, alopecia, labial herpes, erythema, or induration at the site of injection, and more rarely cutaneous necrosis) represent 5 to 12% of side-effects observed in patients receiving INF. The authors report six cases of local cutaneous reactions to alpha INF, five of which corresponded to cutaneous necrosis. This makes them question the relevance of INF reintroduction.
Methods. - The study included 5 male and 1 female patients (mean age : 59.1 years ; range : 42 to 74 years old). Three patients had chronic hepatitis C, while three others presented a blood disease.
Results. - Cutaneous necrosis occurred after 1 to 10 months of treatment. The mean time to healing was 16,2 weeks. Reintroduction of the drug including injection in other sites did not lead to recurrence of necrosis in five out of the six cases.
Conclusion. - INF-induced cutaneous necrosis does not depend on the type of INF, the site of injection, the dose and may occur 2 months to 9 years after treatment implementation. The exact mechanisms involved in cutaneous necrosis remain unknown. Morbidity is due to a very long time to healing (4 to 6 months). Futhermore, healing sometimes requires prior surgery. Physicians should be aware of the potential occurrence of erythema in patients treated by INF, as it is the first sign of necrosis. The site of injection should then be modified. In case of necrosis, risk factors for thrombophilia, factors reducing microcirculation (DHE, beta-blockers, cigarette smoking) should be investigated. INF injections should be cautiously reintroduced in other sites with the help of a nurse in case of self-injections prior to the occurrence of necrosis. Regarding self-injections patients' training should be emphasized.
Mots clés : cutaneous necrosis ; interferon.
Plan
Vol 21 - N° 9
P. 756-763 - septembre 2000 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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