Le but de l'étude était l'évaluation des résultats de la chirurgie de transformation génitale des transsexuels masculins dans notre équipe.

Étude rétrospective de la série consécutive des patients transsexuels masculins opérés par le même opérateur en dix ans. L'étude a porté sur les éléments du dossier médical, sur un questionnaire et sur un examen clinique.

Entre mai 1995 et mars 2005, nous avons opéré 63 nouveaux cas de transsexualisme masculin primaire, dont l'âge moyen au moment de l'intervention était de 33 ans. Cinquante-neuf pour cent des opérées avaient reçu une autotransfusion sanguine. L'analyse histologique systématique des testicules avait révélé un cancer intratubulaire dans un cas. Sans compter les reprises pour hématomes (neuf cas), nous avons retrouvé huit complications majeures (12,6 %) : une plaie opératoire du rectum, une compression de jambe, cinq nécroses cutanées du néovagin (deux partielles, deux totales, une nécrose de greffe de peau totale) et une fistule rectovaginale apparue au troisième mois postopératoire. La durée totale du suivi chirurgical habituel était en moyenne de 14,9 mois. Le questionnaire a fourni les notes moyennes suivantes (sur 10) : satisfaction globale 7,6 ; qualité de vie : 8,4 ; morphologie vulvaire : 8,0 ; sensibilité clitoridienne : 8,4 ; fonction urinaire : 8,3 ; fonction vaginale : 7,2 ; fonction sexuelle : 7,0.

La satisfaction globale est élevée, et le faible taux d'insatisfaction des patientes semblait avant tout lié aux conditions anatomiques et morphologiques initiales défavorables. Le pronostic de la transformation semble donc d'autant meilleur que la morphologie initiale globale du patient est raisonnablement féminine.

From May 1995 to March 2005 sixty-three consecutive male-to-female gender transformation surgeries were performed at our university center by one author. Our retrospective study collected data from medical records, questionnaire and physical examination. Fifty-nine percent of patients had autologous blood transfusion. Histological examination of testicles found beginning cancer in 1 case. After a-8-year initial period where secondary bilateral Z-plasties were systematically performed, this procedure was abandoned because it left unnatural visible scars. Excluding haematomas (9 cases), we found 8 major complications (12,6%): 1 rectal lesion, 1 leg compression, 5 skin necrosis of the vaginoplasty (total necrosis in 2 cases, partial necrosis in 2 cases, necrosis of full-thickness skin graft in 1 case), and 1 secondary post-traumatic rectovaginal fistula. The questionnaire was completed by 22 patients with a-45-month mean follow-up. Results were graded on a 0 to 10 scale. Mean grades were global satisfaction: 7.6, life quality: 8.4, genitalia appearance: 8.0, clitoris sensitivity: 8.4, urinary function: 8.3, vaginal function: 7.2, sexual function: 7.0. Rate of general satisfaction was high. In a few cases however, patients expressed some disappointment both in being considered as women in their daily living and in having sexual intercourse. These poor results seem clearly related to unfavourable anatomical and morphological initial conditions. Our series demonstrates that surgical treatment of psychiatric disorders meets physical limitations.