En 1913, dans la huitième édition de son traité, E. Kraepelin modifie sa propre classification des délires chroniques pour y faire apparaître le groupe des paraphrénies ; en 1978, H. Ey, dans son Traité des hallucinations, montre qu'il a conservé de l'intérêt pour ce type clinique qu'il appelle psychose délirante fantastique ; en 1996, J.-C. Maleval propose une logique évolutive du délire qui fait de la paraphrénie l'aboutissement du travail autothérapeutique du délire. Nous étudions plus précisément ici le cas d'un paraphrène qui connut son heure de célébrité en 1905 à Paris où il fut l'objet d'un canular organisé par J. Romain : J.-P. Brisset fut élu à cette occasion « prince des penseurs ». Dans cet exemple, l'évolution du délire paraphrénique est telle qu'elle préserve le sujet d'un envahissement par la jouissance de l'Autre du fait d'un contingentement de la jouissance dans le texte même du délire.

At 1913, in the eight edition of its Treatise, E. Kraepelin changed its own classification of chronics delirium because he wanted to insert in it the group of paraphrenias; at 1978, H. Ey, in its Treatise of hallucinations, showed that he had conserved some interest for this clinical type that he named delirious fantastic psychosis. At 1996, J.-C. Maleval introduced a progressive logic of delirium where paraphrenia appears as the end of therapeutic work of delirium. We study more precisely here the case of a paraphrene subject who had one's moment of glory at 1905 in Paris where he was the object of a hoax played by J. Romain: J.-P. Brisset was elected prince of thinkers. In this example, the evolution of paraphrenic delirium preserves the subject from the “jouissance de l'Autre”.