Malgré des progrès récents, les techniques expérimentales modernes utilisées en neurosciences restent encore insuffisantes pour déterminer avec précision les altérations neurobiologiques à la base des signes cliniques de la schizophrénie. Les structures cérébrales impliquées dans cette maladie sont mieux connues, mais de nombreuses questions relatives aux fonctions normales ou aux dysfonctions de ces structures restent encore sans réponse. Ces questions portent en particulier sur leur connectivité et interactivité. Dans ce contexte, les modèles neurocomputationnels ouvrent une voie pour aborder la complexité de la dynamique neuronale qui sous-tend les comportements. Cette méthode consiste à établir des liens entre une fonction cognitive ou comportementale et une base neurobiologique grâce à des simulations informatiques. Plusieurs travaux récents ont permis d'explorer artificiellement les différentes modalités du traitement de l'information au niveau du cortex cérébral. Les anomalies à ce niveau produiraient certains symptômes ou dysfonctionnements cognitifs observés dans la schizophrénie. Ces travaux ont apporté un éclairage conceptuel et favorisé l'émergence de nouvelles hypothèses sur la physiopathologie de cette maladie.

Despite recent advances, the modern experimental techniques used in neuroscience still remain insufficient to accurately determine the neurobiological changes underlying clinical signs of schizophrenia. The cerebral structures involved in this disease are better known, but many questions relative to the normal function or dysfunction of these structures are still unsolved. These questions especially focus on their connectivity and interactivity. In this context, neurocomputational models open a way to approach the neuronal dynamics complexity underlying behaviours. This method consists in using computer simulation to establish links between a cognitive or a behavioural task and a neurobiological base. Several recent works allowed to artificially explore the different modes of the information processing at the cerebral cortex level. The abnormalities located at this level could generate some of the symptoms or cognitive failures observed in schizophrenia. These works have contributed to a conceptual understanding and have encouraged the emergence of new hypotheses on the pathophysiology of this disease.