Chez les mammifères, le blastocyste définit, par un processus d'implantation dans l'organisme maternel, une structure qui va permettre le développement embryonnaire au cours de la gestation : le placenta. Les structures placentaires présentent une extrême diversité d'une espèce à l'autre. Cette variabilité concerne la forme de l'organe, l'arrangement géométrique des surfaces maternelles et foetales, l'interrelation des flux sanguins maternels et foetaux, la nature et le nombre de couches cellulaires de la barrière interhémale, les propriétés invasives du trophoblaste et la décidualisation. Le placenta hémomonochorial humain se caractérise par une réaction déciduale très importante et une invasion maximale du trophoblaste extravilleux. Le rôle endocrine du placenta fait également l'objet d'une extrême variabilité temporelle et est en outre spécifique pour chaque espèce. Le placenta humain se caractérise par une stéroïdogenèse très importante et par la production d'une hormone trophoblastique spécifique aux primates : human chorionic gonadotropin hCG . Ces dernières années, l'invalidation de certains gènes chez la souris a confirmé le rôle primordial du placenta dans le développement foetal. La question se pose de savoir si les mécanismes moléculaires mis en évidence chez la souris sont également impliqués dans le développement placentaire humain. La grande variabilité structurale et fonctionnelle du placenta des mammifères ne présente pas de signification évolutive et elle interdit toute extrapolation des résultats d'une espèce à l'autre.

In mammals, the blastocyst defines with the maternal organism, a structure which allows embryonic development during gestation: the placenta. The structure of this organ varies remarkably across species. In this review the different type of placentation have been described in a comparative manner using terms of classification such as: placental maternofetal interdigitation, maternofetal blood flow interrelationships, layers of the placental interhemal barrier, trophoblast invasiveness and decidual cell reaction, formation of syncytiotrophoblast. The human hemomonochorial placenta is characterized by a strong decidualization of the uterus and a major invasiveness of the extravillous trophoblast. Furthermore, there is a spectrum of placental endocrine activities across species. In some mammals (e.g., mouse and rat) the placenta eclipses the pituitary in the maintenance of ovarian function. In the human and in the sheep, horse, cat and guinea pig, the placenta acquires the ability to substitute for the ovaries in the maintenance of gestation at various time during pregnancy. The human placenta is characterized by a high rate of steroïdogenesis (progesterone and estrogens) and by the production of a primate specific trophoblastic hormone: human chorionic gonadotropin (hCG). Recently, it was demonstrated that mutation of many genes in mice results in embryonic mortality or fetal growth restriction, due to defects in placental development. Futhermore, distinct molecular pathways regulate the differentiation of various trophoblast cell subtype of the mouse placenta. An important question is whether or not placental differentiation in other mammals is regulated by the same molecular mechanisms. Due to the striking diversity in placental structure, endocrine function and gene expression, caution must be exercised in extrapolating findings regarding placental function and development from one species to another.