Objectifs. – Examiner les biomécanismes sous-jacents aux fractures apparaissant suite à la vertébroplastie - une procédure émergente visant à stabiliser les vertèbres fracturées. Lors de cette procédure, un ciment osseux est injecté par voie percutanée au travers de l'os spongieux vertébral. Une fois durci, le ciment offre un renforcement mécanique à la vertèbre affaiblie. Des études biomécaniques et cliniques suggèrent que cette procédure puisse induire des fractures adjacentes à celle consolidée. La cause et son importance ne sont actuellement pas claires. L'étude se concentre sur l'hypothèse biomécanique résultante de la rigidité imposée lors de la consolidation par ciment.

Méthodes. – Une combinaison d'études expérimentales et numériques a été menée, en plus d'une revue littéraire d'articles cliniques récents.

Résultats. – Les résultats généraux suggèrent que la vertébroplastie change les chargements mécaniques appliqués sur les vertèbres adjacentes. Plus spécifiquement, une augmentation de ces chargements de 17% a été reportée. Le mécanisme sous-jacent à cette augmentation semble provenir de l'extrême rigidité du ciment, réduisant la flexibilité de la plaque supérieure de la vertèbre consolidée, ainsi réduisant la flexibilité du joint intervertébral. La réduction de la flexibilité de ce joint est alors compensée par une augmentation de la pression du disque avoisinant. L'augmentation de la pression de ce disque est de même compensée par une augmentation de la charge sur la vertèbre adjacente. Cette augmentation de la charge sur la vertèbre adjacente est alors directement liée à une augmentation du risque de fracture.

Conclusions. – Malgré le fait qu'il existe de nombreuses études cliniques supportant cette hypothèse des fractures adjacentes, il nous faut être prudent. La vertébroplastie est une procédure relativement nouvelle et de plus amples observations, et ultimement, des études cliniques prospectives sont requises afin de conclure sur la cause et l'importance des fractures adjacentes.