Objectif. – Une infiltration intra-articulaire de corticoïdes dans la coxarthrose destructrice rapide (CDR) suivie, si possible, d'une mise en décharge de l'articulation avec deux cannes anglaises permet-il d'éviter le recours à la chirurgie ?

Méthodes. – Il s'agit d'une étude longitudinale, rétrospective, portant sur des patients hospitalisés pour CDR, définie radiologiquement par une perte de 50 % de l'interligne articulaire en un an au site le plus pincé. L'infiltration était faite sous radioscopie, suivie de 24 heures de repos au lit strict ; la mise en décharge était proposée pour quatre à six semaines. Le recul minimum de suivi était de six mois après l'infiltration. Le critère d'efficacité était l'absence de recours à la mise en place d'une prothèse totale de hanche (PTH).

Résultats. – Vingt-huit patients dont 22 femmes ont été traités entre 1993 et 2000. L'âge moyen était de 62 ans, l'IMC de 26, l'indice de Lequesne de 11, l'épaisseur de l'interligne de 1,3 mm avec une localisation supéroexterne de l'arthrose chez 19 patients sur 28. Les produits utilisés ont été le cortivazol (7), la béthamétasone (4), l'hexacétonide de triamcinolone (17) ; 15 patients sur 28 ont fait une décharge d'au moins quatre semaines. Finalement, 27 patients sur 28 ont eu une PTH, dont 20 dans l'année suivant l'infiltration.

Conclusion. – L'infiltration intra-articulaire d'un corticoïde, suivie ou non d'une mise en décharge, ne permet pas d'éviter la mise en place d'une PTH au cours de la CDR.